Cancers urinaires et polyexpositions aux cancérogènes en milieu professionnel : résultats de l’enquête permanente du GISCOP93 - 07/11/17
Résumé |
Objectifs |
Le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle en Seine-Saint-Denis (GISCOP93) mène depuis 2002 une enquête permanente auprès de patients résidant en Seine-Saint-Denis et nouvellement diagnostiqués pour un cancer. Depuis 2012, le GISCOP93 collabore avec la Fédération inter-hospitalière d’urologie de Seine-Saint-Denis qui regroupe l’activité urologique de tous les hôpitaux publics du département pour le recrutement de patients atteints de cancers de la vessie, de cancers de la voie excrétrice supérieure et de cancers du rein.
Méthodes |
Suite au passage en réunion de concertation pluridisciplinaire d’onco-urologie des dossiers de cancers du rein et urothéliaux, les coordonnées des patients, l’anamnèse et l’histologie sont communiqués au GISCOP93 (sans restriction sur le métier rapporté, ni l’éventuel tabagisme). Une enquête professionnelle est alors proposée après signature d’un consentement. La méthodologie du GISCOP93 consiste à reconstituer au cours d’un entretien approfondi le parcours professionnel des patients en accédant à l’activité réelle de travail. Ces parcours sont ensuite analysés par un groupe d’experts constitué de médecins du travail, de toxicologues, de chimistes, d’ingénieurs des Caisses régionales d’assurance maladie, de délégués des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui identifient et caractérisent les expositions à des substances cancérigènes.
Résultats |
La grande majorité des patients a accepté de participer à cette enquête. Depuis mai 2017, les parcours professionnels de 134 patients, atteints de cancer des voies urinaires, ont été reconstitués. À partir de l’analyse qualitative des parcours et des expositions aux cancérogènes trouvées par les experts, il a été mis en évidence l’absence d’une exposition unique mais une importante polyexposition, tous secteurs d’activité confondus et particulièrement pour les travailleurs des métaux. Nos résultats montrent que 38 % des salariés sont exposés de manière importante ; il s’agit surtout de produits de dégradation libérés par les procédés de production comme les fumées dégagées (métallurgie et électrométallurgie). Les cancérogènes les plus fréquemment rencontrés sont par ordre décroissant : amiante, solvants chlorés, hydrocarbures aromatiques polycycliques, huiles de coupe, poussières métalliques, fumées de soudage, silice, plomb, benzène.
Conclusion |
La connaissance de l’activité réelle de travail rend possible le repérage des polyexpositions aux cancérogènes et peut contribuer à mettre à jour des travaux à risque, pouvant ainsi déboucher sur des actions de prévention. Ce pourcentage élevé doit motiver les urologues à collaborer avec des structures dédiées permettant de mettre en évidence les maladies professionnelles en particulier pour les cancers urothéliaux et les cancers du rein, même si un tabagisme est associé.
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Vol 27 - N° 13
P. 667 - novembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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