Lésions mammaires mystérieuses survenant après un chlorome du sein en rechute controlatérale traité par allogreffe - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
Nous présentons une observation de lésion bulleuse sur le sein reconstruit.
Observation |
Une patiente de 50ans est adressée pour l’exploration d’une ulcération mammaire majeure du sein gauche, évoluant depuis 1mois. Dans ses antécédents, on note un sarcome granulocytaire ou chlorome du sein gauche survenu dans les suites d’une chirurgie esthétique en 2005 et traité par chirurgie et radiochimiothérapie. En 2009, une rechute survient au niveau du sein controlatéral, traitée par chimiothérapie, mastectomie puis transplantation de cellules souches hématopoïétiques après une deuxième rémission complète. En 2012, la patiente bénéficie d’une reconstruction mammaire bilatérale avec changement de prothèse en octobre 2014. En 2015, elle présente une ulcération mammaire post-bulleuse très lente à cicatriser. L’interrogatoire va révéler au moins 4 épisodes d’ulcérations du même type, se manifestant sous forme de lésion bulleuse initialement volumineuse, récidivant au niveau des cicatrices des gestes précédents et évoluant vers des ulcérations de cicatrisation lente. Les évènements antérieurs et l’aspect clinique sont inquiétants et justifient un approfondissement séméiologique. Le bilan biologique est sans particularité et n’est pas en faveur d’une dermatose bulleuse auto-immune. Devant le caractère traînant de cette ulcération majeure, une récidive de la maladie initiale aurait pu être suspectée. C’est l’interrogatoire de la patiente qui va donner le diagnostic. La patiente signale que les prothèses chauffent anormalement, même lors d’expositions solaires modérées. Ce caractère rythmé par les expositions solaires fait évoquer le diagnostic de brûlure mammaire sur sein reconstruit. La recherche bibliographique retrouve des cas identiques. L’efficacité spectaculaire du traitement prophylactique, consistant à humidifier les soutiens gorges lors des expositions à la chaleur, permet de retenir ce diagnostic.
Discussion |
Les brûlures sur seins reconstruits sont des entités rares et peu décrites dans la littérature [1 ]. Il a surtout été décrit des cas de brûlures thermiques par contact direct. Quelques cas de brûlures du sein reconstruit après exposition solaire directe ont également été rapportés. Cependant, peu de cas ont été décrits de survenue lors d’exposition solaire de courte durée et lors du port de vêtements noirs. Un des mécanismes évoqués est un défaut de thermorégulation locale. Comme dans notre observation, toutes les patientes avaient eu un antécédent de radiothérapie et celle-ci pourrait avoir un rôle aggravant, notamment en perturbant l’équilibre vasculaire local. Notre cas clinique survient dans un contexte complexe d’antécédent de sarcome granulocytaire et d’allogreffe. Ceci a conduit à ne considérer ce diagnostic qu’après avoir éliminé une récidive de la maladie initiale.
Conclusion |
Le diagnostic de brûlure sur sein reconstruit est une entité rare mais qui doit être évoqué après élimination d’une récidive de la maladie initiale. L’évolution peut-être rapidement favorable avec les mesures prophylactiques visant à limiter l’exposition solaire et à la chaleur, surtout avec le port de vêtements noirs. Il est important de savoir penser à ce diagnostic car les conséquences de ces brûlures peuvent être graves et conduire à la perte de la reconstruction.
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Vol 37 - N° S2
P. A233-A234 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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