Effet de l’entraînement en résistance chez les femmes sur l’hyper-mobilité des articulations : étude randomisée contrôlée - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
On sait peu de choses des personnes qui présentent une hyper-mobilité générale des articulations. Elles sont souvent soumises à des restrictions au sport ou au travail du fait de douleurs ou d’un handicap. Une force musculaire adéquate pour contrôler le mouvement pourrait permettre de surmonter ces restrictions. L’entraînement en résistance peut améliorer la force musculaire. À ce jour, aucune étude n’a examiné l’influence de ce type d’entraînement sur la force et la taille des muscles chez les femmes atteintes d’hyper-mobilité générale des articulations ; c’était donc le but de cette recherche.
Méthode |
Cette étude randomisée contrôlée comprenait 51 femmes atteintes d’hyper-mobilité générale des articulations (moyenne d’âge : 26,5 ans). Vingt-sept ont entrepris un entraînement en résistance deux fois par semaine pendant 12 semaines ; 24 n’ont pas fait d’exercice. Les mesures ont porté sur la force isométrique maximale des muscles du genou, la surface maximale de section musculaire de la cuisse et sur le questionnaire de qualité de vie SF-36. Les données ont été analysées en intention de traiter au moyen d’une analyse de variance multivariée (MANOVA). Les résultats sont présentés comme la différence moyenne entre groupes avec des intervalles de confiance de 95 % (IC) et des ampleurs de l’effet (ae).
Résultats |
Au départ, les groupes sont comparables. L’analyse de variance ne révèle aucune différence importante au sein des 5 variables principales. La différence de modification de force isométrique maximale entre les groupes est de 43,9N (IC : −4,2 à 92,2 ; ae=0,36) pour l’extenseur du genou, de 29,2N (IC : −5,9 à 64,18 ; ae=0,33) pour les fléchisseurs du genou, en faveur du groupe qui a suivi l’entraînement. L’écart moyen de modification de la surface maximale de section musculaire est de 131,2mm2 (IC : −13,0 à 275,3 ; ae=0,37) en faveur du groupe qui a suivi l’entraînement. L’écart moyen de modification de la composante physique du SF-36 est de 0,5 (IC : −1,6 à 2,6 ; ae=0,09), celui de la composante mentale de −4,2 (IC : −0,8 à −7,5 ; ae=0,50), ce qui favorise le groupe de contrôle.
Conclusions |
L’entraînement en résistance pendant 12 semaines ne modifie pas la force isométrique maximale, ni la surface maximale de section musculaire de la cuisse. Les grandes variations dues à la grande variabilité entre les sujets peuvent être responsables de résultats statistiquement non significatifs. Le fait que l’entraînement était dynamique, alors que les mesures étaient isométriques pourrait aussi expliquer le manque de différence de force mesurée. Par ailleurs, l’analyse des protocoles d’entraînement montre que les participantes ont fait de l’exercice à faible résistance. À titre d’exemple, sur une « leg press » unilatérale, la résistance moyenne à la fin des 12 semaines est de 83 % du poids du corps (de 65 à 160 %). Trois séances de formation étaient probablement insuffisantes pour gagner de la masse musculaire et pour conserver la motivation à s’exercer jusqu’à ses limites de force personnelles.
Signification |
L’entraînement en résistance n’a pas modifié la force ni la taille des muscles chez des femmes atteintes d’hyper-mobilité générale des articulations. Des instructions plus détaillées pendant l’entraînement sont certainement nécessaires pour conserver la motivation à s’exercer avec suffisamment de résistance pour gagner de la force et de la masse musculaire.
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Vol 17 - N° 192
P. 15 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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