Pelade de l’enfant - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La pelade est une maladie auto-immune affectant n’importe quelle zone pilaire à tout âge. La pelade de l’enfant (PE) est fréquemment rapportée et le début à un âge précoce est associé à un pronostic péjoratif. Nous nous sommes proposés d’étudier les caractéristiques épidémiocliniques de la PE.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude descriptive prospective entre janvier 2012 et juin 2016 incluant tous les cas de pelade chez des patients âgés de moins de 14 ans vus dans le service de dermatologie du CHU Farhat Hached de Sousse (Tunisie).
Résultats |
Au total, 204 cas de pelade ont été recensés, dont 41 enfants (23,7 %). L’âge moyen de début était 9,3 ans (3–14 ans). Une prédominance féminine était notée, avec un sex-ratio (M/F) de 0,64. La durée d’évolution moyenne était de 1,6 années. Des antécédents familiaux de pelade étaient présent chez 13 patients (31,7 %). La pelade était associée à une atopie dans 3 cas : une dermatite atopique chez 2 enfants et un asthme allergique. On trouvait une dysthyroïdie chez 7 patients (17 %) et aucun cas de vitiligo. Un enfant de 11 ans présentait un syndrome APECED révélé par la pelade et un autre une trisomie 21. Les formes cliniques modérées étaient représentées par la pelade en plaque (PP) unique ou multiples dans 17 cas (41,4 %) ; les formes sévères (pelades décalvante totale, ophiasique et universelle) étaient trouvées dans 24 cas (58,5 %). Une atteinte unguéale était observée chez 15 patients (36,5 %), à type de ponctuations en dé à coudre (10 cas) ou d’ongles grésés (5 cas). Les moyens thérapeutiques utilisés étaient les dermocorticoïdes dans 40 cas, associés au minoxidil dans 37 cas et aux bolus intraveineux de méthylprednisolone dans 21 cas sévères. Un suivi moyen de 13 mois a pu être effectué chez 36 patients. Une repousse complète sans récidive a été objectivée chez 28 enfants et une évolution défavorable chez 8. Nous n’avons pas mis en évidence de relation statistiquement significative entre les caractéristiques épidémiocliniques (âge de début, sexe, forme de pelade, atteinte unguéale et comorbidités) et le profil évolutif péjoratif de la pelade.
Discussion |
Notre série a permis de dégager les caractéristiques de la PE : une plus grande fréquence des formes sévères et une évolution capricieuse. Les comorbidités de la PE dans la littérature sont dominées par l’atopie, contrairement à notre série où les dysthyroïdies étaient plus fréquentes. Maladie imprédictible où les repousses spontanées sont possibles, sa prise en charge est basée sur des traitements topiques (dermocorticoïdes et minoxidil) dans les formes limitées et des traitements systémiques (corticothérapie générale et méthotrexate) dans les formes sévères. L’impact psychologique de cette pathologie sur l’enfant et son entourage en rend la prise en charge plus délicate.
Conclusion |
Notre étude permet de faire le point sur les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la pelade chez l’enfant. Une standardisation de sa prise en charge thérapeutique en tenant compte des particularités de l’enfant est nécessaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Comorbidités, Enfant, Pelade
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S192 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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