Facteurs prédictifs de ventilation mécanique invasive chez les patients BPCO - 31/01/18
Résumé |
Introduction |
L’hospitalisation en réanimation et le recours à la ventilation mécanique invasive (VMI) lors d’une exacerbation aiguë (EA) de BPCO constitue un tournant dans le cours évolutif de la maladie.
Objectifs |
Déterminer les facteurs prédictifs de VMI chez les patients BPCO.
Méthodes |
Étude rétrospective portant sur les dossiers des patients porteurs de BPCO hospitalisés à notre service pour EABPCO durant une période de 25 ans (1990–2015). Nous avons comparé 2 groupes : G1 : patients ayant bénéficié une ou plusieurs fois de VMI lors d’EABPCO (202 patients, 17,3 %), G2 : pas de VMI (965 patients, 82,7 %).
Résultats |
L’étude a inclus 1167 patients BPCO avec un âge moyen de 67 ans. Les patients de G1 sont plus symptomatiques que le groupe 2 (mMRC≥2 : 87 % vs 59 %, p<0,001), ont une CVF plus basse (1,57 vs 1,89L ; p<0,001), un VEMS plus bas (0,95 vs 1,21L, p<0,001), ont une obstruction bronchique plus sévère (VEMS/CVF=54 % vs 58 %, p<0,001), une PaO2 plus basse (61 vs 70mmHg, p<0,001) et une PaCO2 plus élevée à l’état de base (45 vs 40mmHg, p<0,001). Les patients du G1 sont plus exacerbateurs que G2 (3,5, 2,6EA/an ; p<0,001) avec plus d’antécédents d’hospitalisation en pneumologie, et de recours à la VNI (p<0,001). Les EA sévères du G1 sont caractérisées par un pH plus bas (7,35, 7,39 ; p<0,001), PaO2 plus basse (54, 61mmHg ; p<0,001) une capnie élevée (49, 41mmHg ; p<0,001), et plus d’exacerbations dues aux pyocyaniques (15,7 %,5 % ; p<0,001). L’évolution du G1 était caractérisée par l’IRC (85 % vs 49 % ; p<0,001), un recours plus fréquent à l’OLD (32 % vs 13 %, p<0,001), l’hypertension pulmonaire (p<0,001) et une médiane de survie significativement plus basse (48 vs 72 mois, Log Rank et Breslow<0,001). L’analyse multivariée avec régression logistique montre qu’un mMRC≥2 (OR : 1,87 ; 95 % CI 1,12–3,1), antécédent d’EA due au pyocyanique (OR : 2,32 ; 95 % CI 1,34–4,0), antécédent de recours à la VNI (OR : 1,43), la baisse du pH au cours des EA sévères (OR : 0,01), l’IRC (OR : 2,66) et l’HTAP (OR : 1,65) sont des facteurs de risque indépendants associés à la VMI.
Conclusion |
L’altération de la fonction respiratoire et la sévérité des exacerbations constituent des facteurs prédictifs de VMI chez les patients BPCO dans notre étude.
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Vol 35 - N° S
P. A52-A53 - janvier 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.