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Description des expositions professionnelles maternelles aux particules nanométriques non intentionnelles au cours de la grossesse - 14/05/18

Doi : 10.1016/j.admp.2018.03.233 
Guyguy Manangama 1, , Lucile Migault 2, Sabyne Audignon-Durand 2, Céline Gramond 2, Cécile Zaros 3, Ghislaine Bouvier 2, Patrick Brochard 1, 2, Loic Sentilhes 1, Aude Lacourt 2, Fleur Delva 1, 2
1 CHU de Bordeaux, pôle de Santé Publique, service de médecine du travail et pathologies professionnelles, centre Artemis, Bordeaux, France 
2 Inserm UMR1219-EPICENE, Bordeaux Population Health Research Center, Bordeaux, France 
3 Unité de recherche conjointe ELFE, Ined-Inserm-EFS, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Contexte

Des études ont montré une association significative entre l’exposition aux particules microniques et les issues défavorables de grossesse. Les particules nanométriques (PN) sont incluses dans cette fraction, en dominent la concentration en nombre et ont une réactivité biologique plus grande. Pourtant peu d’études se sont intéressées à leurs effets spécifiques sur la santé, particulièrement sur les issues de grossesse.

Objectif

De décrire les expositions professionnelles aux particules nanométriques non intentionnelles (PNNI) au cours de la grossesse à partir des données de la cohorte ELFE.

Méthode

Les analyses sont issues des données de la cohorte Elfe qui a été lancée en 2011 et a inclus 18 275 mères et leurs enfants nés à 33 semaines d’aménorrhée ou plus. Les données sur les caractéristiques sociodémographiques, les habitudes de vie, les emplois occupés par les mères durant leur grossesse et les données de santé ont été collectées au moyen d’un questionnaire standardisé et du dossier médical à la naissance. Les mères qui n’ont pas travaillé pendant leur grossesse ont été exclues des analyses. L’exposition professionnelle aux PNNI de la mère au cours de la grossesse a été caractérisée à partir d’une matrice emplois-exposition, par la fréquence et la probabilité d’exposition. Les mères ayant occupé un emploi associé à une probabilité d’exposition supérieure à 50 %, étaient définis comme exposées.

Résultats

L’échantillon d’étude porte sur 11 224 couples mères-enfants. Parmi les mères 5,1 % étaient exposées professionnellement aux PNNI pendant la grossesse. Au total, 45 emplois sur 168 étaient exposants. Parmi ces emplois, les plus fréquemment occupés sont : cuisiniers (n=111), voyageurs de commerce, représentants et placiers (n=110), agents commerciaux techniciens (n=40), conducteurs des véhicules automobiles (n=39), propriétaires gérants d’hôtels et restaurants (n=31). Parmi les 45 emplois, certains avaient une probabilité d’exposition de plus de 90 % : joailliers et orfèvres (n=3), exploitants agricoles spécialisés (n=26), tôliers-chaudronniers (n=2), ingénieurs métallurgistes (n=1), ouvriers pépiniéristes et jardiniers (n=11). Dans une analyse de régression multivariée, l’exposition professionnelle maternelle aux PNNI était significativement associée au petit poids de naissance pour l’âge gestationnel (RCa=1,63, IC à 95 % : [1,22 ; 2,18]).

Conclusion

L’exposition aux PNNI en milieu professionnel est non négligeable. Il est important à ce jour d’approfondir la recherche sur ce sujet et de prendre de mesures de précaution car le fœtus en développement serait vulnérable aux effets toxiques des PNNI.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Particules nanométriques non intentionnelles, Matrice emplois-exposition, Grossesse, Exposition professionnelle, Cohorte ELFE


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Vol 79 - N° 3

P. 302 - mai 2018 Retour au numéro
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