Profil clinique et évolutif de la maladie cœliaque : à propos de 80 cas - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
La maladie cœliaque (MC) est une maladie inflammatoire dysimmunitaire de l’intestin grêle survenant chez des individus génétiquement prédisposés. Il s’agit d’une atteinte fréquente, bien que probablement sous-estimée dû à l’existence non négligeable de présentations atypiques, silencieuses et latentes. L’objectif de ce travail est d’étudier le profil clinique, évolutif et pronostique de la maladie cœliaque.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective colligeant tous les cas de MC hospitalisés à notre service entre 1991 et 2017. Un recueil des données épidémiologiques, clinicobiologiques, endoscopiques, histologiques et évolutives a été réalisé.
Résultats |
Notre série est représentée par 80 patients d’âge moyen de 35 ans avec une manifeste prédominance féminine (80 %) (sex-ratio F/H : 4,3). La moyenne d’âge au diagnostic de MC était de 25 ans (3–58). Une MC chez un apparentés du premier degré était retrouvée dans 9 cas (11 %). Les signes les plus révélateurs de la maladie étaient digestifs dans 72 %. Un tableau typique fait de diarrhée chronique avec un syndrome de malabsorption était présent seulement chez 35 %. Une anémie ferriprive était objectivée dans 72 % des cas, elle était isolée et révélatrice de la maladie dans 20 %. Un retard staturo-pondéral était noté dans 15 %. Dans deux cas la MC était révélée par des complications : dans le premier le diagnostic était dans le cadre d’un bilan étiologique d’une thrombose porte chez une patiente de 35 ans, dans le second il s’agissait d’une cirrhose cryptogénique inaugurée par une hémorragie digestive haute. Sur le plan endoscopique les aspects les plus observés étaient à type de : mosaïque (41 %), plis duodénaux crénelés (13 %), atrophie et diminution de la hauteur des plis (7 %). La FODG était normale dans 12 % des cas. Sur le plan histologique une atrophie villositaire totale était retrouvée dans 62 % des cas (n=50). Une infection à HP était présente chez 11 patients (13 %). L’association à d’autres maladies auto-immune était notée dans 20 % : 3 cas d’hypothyroïdie, 7 cas de diabète de type 1, 2 cas d’hépatite auto-immune, 1 cas d’anémie de Biermer, 1 cas de cholangite biliaire primitive, 1 cas de syndrome de Sjögren et 1 cas d’urticaire chronique. Une coloscopie avec biopsies a été faite chez 59 patients (72 %). Elle objectivait une colite microscopique dans 10 % des cas : colite collagène (n=6) et colite lymphocytaire (n=2). Sous régime sans gluten, une rémission clinique et biologique était rapidement notée chez 27 patients. La normalisation de l’aspect endoscopique et anatomopathologique a été notée chez seulement 4 patients. Une seule complication néoplasique a été notée dans notre série. Il s’agissait d’un adénocarcinome duodénal.
Conclusion |
Bien qu’habituellement révélée par un tableau d’entéropathie classique, la maladie cœliaque aborde des phénotypes de plus en plus atypiques. Le diagnostic repose sur les biopsies duodénales couplées à la sérologie. Le régime sans gluten à vie, actuellement seul traitement efficace, reste indispensable pour prévenir les complications nutritionnelles, auto-immunes, thrombotiques et néoplasiques.
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Vol 39 - N° S1
P. A147 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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