Comparaison de la présentation clinique et histologique de la néphropathie à IgA entre les enfants et les adultes - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Des études récentes ont montré que le pronostic rénal des enfants avec une néphropathie à IgA (NIgA) pourrait être aussi sévère que chez les adultes mais avec des caractéristiques cliniques et histologiques différentes au diagnostic. Nous avons abordé cette question en comparant les caractéristiques cliniques et histologiques entre une cohorte d’enfants et une cohorte d’adultes au diagnostic d’une NIgA.
Patients/Matériels et méthodes |
Nous avons analysé rétrospectivement les données de 211 patients, dont 82 enfants et 129 adultes avec une NIgA prouvée par biospie. Les biopsies rénales ont été relues pour la classification d’Oxford.
Observation/Résultats |
Au diagnostic, le débit de filtration glomérulaire (DFG) était plus faible chez les adultes que chez les enfants (64 vs 89,5mL/min/1,73m2, p<0,001). L’albumine sérique était plus basse chez les enfants que chez les adultes (34 vs 38g/L, p<0,001) et la protéinurie n’était pas différente (1,8±1,6 vs 2,1±2,7g/g, p=0,25). L’analyse histologique de la biopsie rénale retrouve une augmentation de la prolifération mésangiale (M1) et endocapillaire (E1) chez les enfants par rapport aux adultes respectivement (M1, 80,7 % vs 27,9 %, p<0,001 ; E1, 71,3 % vs 30 %, p<0,001). La proportion de prolifération extracapillaire n’était pas différente entre enfants et adultes respectivement (C1, 46,3 % vs 35,1 %, p=0,2). La glomérulosclérose focale/adhérence (S1), l’atrophie tubulaire et fibrose interstitielle≥25 % (T1) et les lésions de podocytopathies (P1) étaient significativement plus importantes chez l’adulte par rapport aux enfants respectivement (S1, 81,5 % vs 61,3 %, p=0,0012 ; T1, 49,5 % vs 1,4 %, p<0,0001 ; P1, 33,8 % vs 16,4 %, p=0,007). La protéinurie chez l’enfant était associée à M1, E1 et C1 (M1vsM0, 1,5 [0,5–4] vs 0,29 [0,1–1,4]g/g, p<0,0001 ; E1 vs E0, 1,53 [0,5–4] vs 0,4 [0,1–1,6]g/g, p<0,0001 ; C1 vs C0, 1,8 [1,1–4,5] vs 0,5 [0,1–1,6]g/g, p=0,0014) alors que la protéinurie était associée chez l’adulte à S1, P1 et T1 (S1 vs S0, 1,32 [1–2,4] vs 0,97 [0,3–1,8], p<0,0001 ; P1 vs P0, 2,3 [1,2–3,5] vs 1,1 [0,5–1,9] p<0,0001, T1 vs T0, 2,1 [1,2–3] vs 1 [0,5–1,4], p<0,0001). Parmi les patients traités par corticoïdes, la protéinurie diminuait significativement chez les enfants (1,53 [1–3,3] vs 0,03 [0,01–0,09]g/g, p<0,0001) et chez l’adulte (1,56 [0,9–2,7] vs 0,4 [0,2–1,1]g/g, p<0,0001). Le DFG a baissé significativement chez les adultes (41,2 [29,4–62,8] vs 39,5 [18,8–60,1]mL/min/1,73m2, p<0,0001) et a augmenté significativement chez les enfants (90,6 [62,6–118,6] vs 110 [94,6–120]mL/min/1,73m2, p<0,0001) entre M0 et le dernier suivi. Le suivi médian était de 76,8 [46,7–105,3] mois chez les adultes et 38 [23–66] mois chez les enfants.
Discussion/Conclusion |
Chez les enfants avec une NIgA, la protéinurie est associée aux lésions actives de prolifération glomérulaires alors que chez les adultes, la protéinurie est associée aux lésions chroniques glomérulaires et tubulo-interstitielle. Les corticoïdes semblent efficaces chez les enfants avec une amélioration significative du DFG et de la protéinurie potentiellement en liant à une corticosensibilité des lésions prolifératives glomérulaires.
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Vol 14 - N° 5
P. 265-266 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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