Incidence et facteurs prédictifs d’insuffisance rénale aiguë après chirurgie cardiaque sous circulation extracorporelle : cohorte prospective monocentrique de 509 patients - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est une complication fréquente (20 à 30 %) des chirurgies cardiaques avec circulation extracorporelle (CEC). Elle augmente de manière significative la morbimortalité postopératoire immédiate et le risque d’évolution vers la maladie rénale chronique (MRC), avec une physiopathologie complexe et multifactorielle. L’objectif de notre étude a été d’identifier les facteurs préopératoires (biologiques, cliniques et peptidomiques) prédictifs d’IRA postopératoires afin de stratifier les patients en amont de la chirurgie en fonction de leur risque d’IRA.
Patients/matériels et méthodes |
Étude prospective, observationnelle, monocentrique, incluant tous les patients majeurs ayant bénéficié d’une chirurgie cardiaque programmée avec CEC entre mars 2016 et janvier 2017. La survenue d’une IRA était définie selon la classification KDIGO et les patients ont été séparés en 2 groupes : IRA stade 0–1 vs. IRA stade 2–3. Une analyse du peptidome urinaire était réalisée avant la chirurgie (score de prédiction du risque de MRC CKD273).
Résultats |
Parmi les 509 patients inclus, 120 (24 %) ont développé une IRA, dont 41 (8 %) une IRA sévère (KDIGO 2 et 3). Dix-huit patients (3,5 %) ont nécessité une épuration extrarénale. La mortalité hospitalière globale (n=15) était de 3 % (27 % dans le groupe IRA sévère; n=11/41 [27 %]). En préopératoire, les facteurs prédictifs d’IRA sévère étaient un DFGe de base<60mL/min/1,73 m2 et une HTAP échographique. En période postopératoire, les facteurs prédictifs indépendants d’IRA sévère incluaient un DFGe de base<60mL/min/1,73 m2, une durée de CEC élevée et une transfusion érythrocytaire peropératoire. Le score CKD273, mesuré avant la chirurgie, augmentait significativement selon la sévérité de l’IRA.
Conclusion |
La survenue d’une IRA stade 2–3 en postopératoire est associée à une forte mortalité (> 25 %). Les facteurs de risques identifiés permettent de stratifier en amont de la chirurgie les patients à risque d’IRA sévère et d’optimiser la gestion périopératoire de ces patients. L’analyse du peptidome urinaire à l’aide d’un panel reconnu (CKD273) permet également de stratifier les patients en pré-chirurgie ce qui pourrait à l’avenir permettre de proposer des études interventionnelles ciblant les patients les plus à risques de développer une IRA postopératoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 14 - N° 5
P. 360-361 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?