Néphropathies associées à un traitement par interféron-bêta : une série de 18 patients - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une néphropathie sous interféron-bêta (IFN-b) est un évènement rare. Quelques cas cliniques et des petites séries récentes ont rapporté des microangiopathies thrombotiques (MAT) et des syndromes néphrotiques (SN) au cours du traitement d’une sclérose en plaque par IFN-b. Les objectifs cette étude étaient de décrire les caractéristiques clinicobiologiques, histologiques et pronostiques des néphropathies associées au traitement par IFN-b.
Patients/matériels et méthodes |
Nous avons effectué une recherche de cas de néphropathies survenues sous IFN-b auprès des différents centres français de néphrologie. Une relecture histologique systématique a été réalisée au sein de notre centre.
Résultats |
Nous avons inclus 18 patients ayant présenté une néphropathie imputable à un traitement par IFN-b. Le sex-ratio était de 5 hommes pour 13 femmes et l’âge médian de survenue de la néphropathie était de 47 ans. L’exposition médiane à l’IFN-b était de 67 mois. La présentation clinique était hétérogène avec une hypertension artérielle (HTA) de novo ou une aggravation d’une HTA (89 % des patients), une HTA maligne (50 %), une protéinurie>1g/j (89 %), une insuffisance rénale (78 %), une MAT biologique (61 %), un syndrome œdémateux (17 %), ou un SN (11 %). La biopsie rénale a été pratiquée pour 17 patients : 12 présentaient des lésions de MAT glomérulaires et/ou artériolaires isolées, 2 présentaient des lésions de hyalinose segmentaire et focale (HSF) isolées et 3 présentaient des lésions de MAT et d’HSF. Le patient qui n’a pas eu de biopsie avait présenté une MAT biologique avec insuffisance rénale et protéinurie sur rein unique. Cinq patients (28 %) ont nécessité une prise en charge en soins intensifs avec une hémodialyse initiale chez 3 patients (18 %). Le traitement par IFN-b a été interrompu chez tous les patients. D’autres thérapeutiques avaient été pratiquées telles qu’une corticothérapie (44 %), de l’eculizumab (17 %) ou une plasmaphérèse (28 %). Au terme d’un suivi médian de 36 mois, une HTA et une protéinurie persistante étaient observées chez respectivement 56 % et 27 % des patients. Il existait une insuffisance rénale chronique (IRC) chez 61 % des patients : de stade 3 (44 %) ou de stade 4 (17 %). Aucun patient ne présentait d’IRC terminale.
Conclusion |
Une néphropathie sous IFN-b doit être recherchée en cas d’HTA et/ou de protéinurie. La présentation initiale est hétérogène et non univoque alors qu’histologiquement les lésions de MAT et/ou d’HSF sont observés. Ces néphropathies ressemblent à celles associées aux anti-VEGF, dont des mécanismes physiopathologiques pourraient être communs. L’interruption précoce de l’IFN-b est indispensable.
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Vol 14 - N° 5
P. 364 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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