Les lymphocytes T folliculaires helper circulants sont augmentés dans la sclérodermie systémique et activent la différenciation des plasmablastes à l’aide de l’IL-21 qui peut être inhibée par le ruxolitinib - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La sclérodermie systémique (SSc) est une maladie auto-immune, caractérisée par l’accumulation de matrice extracellulaire, une atteinte microvasculaire oblitérante et la présence d’anomalies de l’immunité humorale et cellulaire. Les lymphocytes T folliculaires helper (Tfh) sont des cellules T CD4+CXCR5+PD1+ qui coopèrent avec les lymphocytes B (LB) pour induire leur différenciation en plasmocytes sécréteurs d’immunoglobulines (Ig). Les lymphocytes Tfh sanguins circulants (cTfh) sont augmentés dans plusieurs maladies auto-immunes. Cependant, il n’existe pas de données sur l’interaction des cTfh avec les LB dans la SSc.
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé par cytométrie en flux 50 patients atteints de SSc et 32 donneurs sains (DS). Pour les analyses fonctionnelles nous avons réalisé un modèle in vitro de cocultures de cTfh avec des LB triés autologues. La production d’IgG et d’IgM a été mesurée par ELISA.
Résultats |
Nous avons observé que le nombre de cTfh chez les patients SSc était significativement augmenté en comparaison avec les donneurs sains (61,9 cellules/μL±38,9 ; versus 33,2 cellules/μL±19,2 ; p<0,001). De plus, cette augmentation était particulièrement plus importante dans des formes sévères de SSc comme la forme cutanée diffuse et en présence d’hypertension artérielle pulmonaire. On notait une corrélation positive significative entre la fréquence des cTfh et les plasmablastes CD19+CD27+CD38hiID− dans la SSc (r=+0,38 p=0,006) contrairement aux DS. In vitro, les cTfh sont capables de stimuler la différenciation des plasmablastes CD19+CD27+CD38hi ainsi que leurs productions d’IgG et d’IgM par l’intermédiaire de la sécrétion d’interleukine IL−21. Le blocage du récepteur à l’IL21 (IL−21R) dans les cocultures diminuait la proportion des PB (39,1 %±20,4 versus 15,6 % ±15,1 avec anti-Il-21R ; p=0,018), ainsi que le taux d’IgG (2396ng/mL±3062 versus 422ng/mL±616 avec anti-Il-21R ; p=0,004) et d’IgM (2703ng/mL ±1800 versus 528ng/mL±605). De même, en présence de ruxolitinib, un inhibiteur de la voie JAK1/2, on notait une diminution de la capacité des cTfh à stimuler la différenciation des plasmablastes (45,8 % de ±9,3 sans ruxolitinib versus 4,5 % ±3,6 avec ruxolitinib ; p=0,029) ainsi que leur sécrétion d’IgG (1465ng/mL±837 versus 22,6ng/mL ±13,8 ; p=0,029) et d’IgM (3624ng/mL±2051 versus 71ng/mL±142 ; p=0,029).
Conclusion |
Les cTfh sont augmentées dans la SSc et corrèlent avec la sévérité de la SSc. Le blocage de l’IL−21 ou de la voie JAK1/2 par le ruxolitinib pourraient être des stratégies prometteuses dans le traitement de la SSc.
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Vol 39 - N° S2
P. A33 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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