Utilisation des immunoglobulines intraveineuses et sous-cutanées chez des patients atteints de déficits Immunitaires secondaires : analyse rétrospective (ULTIMATE) - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Selon les recommandations de l’European Medical Agency (EMA), les immunoglobulines polyvalentes sont indiquées dans le traitement substitutif des déficits immunitaires secondaires (DIS) dans des indications précises : les hypogammaglobulinémies sévères consécutives à l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT) ou myélome multiple (MM) et leucémie lymphoïde chronique (LLC) avec infections récurrentes et échec d’antibiothérapie. À notre connaissance aucune étude n’a évalué l’adéquation des prescriptions à ces recommandations.
Objectif |
Évaluer l’adéquation des prescriptions d’Ig au cours des DIS entre la pratique courante et les recommandations de l’EMA.
Les objectifs secondaires sont l’évaluation de l’efficacité des IgIV et IgSC dans la prévention d’infection pour l’ensemble de la population des patients traités, la corrélation de l’efficacité des IgIV ou IgSC avec la dose, le niveau résiduel d’IgG et le traitement antibiotique pour l’ensemble de la population, l’évaluation de la tolérance des IgIV et IgSC pour l’ensemble de la population.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective, multicentrique s’adressant à l’ensemble des malades ayant reçu, durant l’année 2012, une préparation d’immunoglobulines par voie intraveineuse (IgIV) ou sous-cutanée (IgSC) dans le cadre du traitement de leur DIS. Les données ont été recueillies pendant un an à partir de la première prise de traitement par immunoglobuline. L’étude a porté sur seize hôpitaux d’Ile de France. Les données ont été recueillies de manière rétrospective concernant les critères définis par les recommandations, les données d’efficacité et de tolérance des IgIV ou IgSC.
Résultats |
Trois cent soixante-huit patients ont été analysés dans l’étude. Les pathologies motivant la prescriptions d’IgIV ou IgSC étaient : les lymphomes non-Hodgkiniens (LNH), 82 (22,3 %), les MM : 76 (20,7 %), les LLC : 64 (17,4 %) et autres indications pour 79 (21,5 %) patients. Ces autres indications sont majoritairement représentées par la transplantation d’organe solide, les maladies inflammatoires/auto-immunes et l’asthme. Seuls 140 patients (38 %) ont bénéficié d’une supplémentation IgIV ou IgSC respectant les recommandations de l’EMA, 196 (53,3 %) et 262 (76,2 %) patients respectivement ont bénéficiés d’une antibioprophylaxie ou avaient un taux d’IgG<4g/L avant l’initiation des IgIV ou IgSC. En tenant compte de l’ensemble des critères de l’EMA, seuls 89 (24,2 %) patients ont reçu une supplémentation en accord avec les recommandations de l’EMA. Le nombre moyen d’infections sévères par an (p<0,01) et le nombre d’hospitalisation moyen par an (p<0,01) ont diminué entre l’année précédente et l’année suivant l’initiation de la supplémentation.
Conclusion |
Dans cette étude rétrospective multicentrique portant sur 368 patients recevant une supplémentation par IgIV ou IgSC, seules 38 % des prescriptions respectaient recommandations de l’EMA. Cette discordance entre la pratique quotidienne et les recommandations souligne l’importance du mésusage des IgIV et IgSC dans les DIS.
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Vol 39 - N° S2
P. A73-A74 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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