La paroi thoracique est une localisation inhabituelle de la tuberculose. Elle représente 1 à 2 % de toutes les formes de tuberculose. Elle revêt le plus souvent des formes trompeuses. À cause de la rareté de cette pathologie et la pauvreté de la littérature on ne dispose pas d’un protocole diagnostique ou thérapeutique codifié. L’objectif de ce travail était d’étudier les particularités de la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la tuberculose de la paroi thoracique.

Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur 38 cas colligés au service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire de l’hôpital A. Mami de l’Ariana sur une période de 16 ans.

L’âge moyen était de 47,9 ans et le sex-ratio était de 1,71. Deux patients étaient immunodéprimés. Aucun patient n’était porteur du virus de l’immunodéficience humaine. Parmi les patients inclus dans cette étude, six avaient des antécédents de tuberculose soit 15,8 %. Le tableau clinique était marqué par l’installation insidieuse d’une ou de plusieurs tuméfactions pariétales. Les sièges principaux des lésions étaient en regard du sternum chez 24 % des patients en antéro-basal chez 22,2 % des patients. La forme la plus fréquente des lésions était un abcès froid dans 81,2 % des cas, on trouvait aussi l’empyème, l’ostéochondrite et des formes pseudo tumorales. La radiographie du thorax était normale dans 42,6 % des cas. Le scanner thoracique a été pratiqué chez 25 patients et il montrait une image hypodense chez 18 patients 47,4 %. Une ponction de la lésion était faite chez 20 patients 52,6 % et l’examen direct de recherche de Mycobaterium tuberculosis était positif chez quatre patients. La confirmation diagnostique était obtenue par biopsie chez tous les patients montrant une tuberculose caséo-folliculaire. Trente-quatre patients avaient eu un traitement chirurgical. La durée moyenne du traitement antituberculeux était de 10,15 mois. L’évolution était marquée par un succès thérapeutique dans 81,5 % dans cas.

La tuberculose de la paroi thoracique est une localisation rare. La confirmation diagnostique peut être bactériologique et/ou histologique. Le traitement peut faire appel à la chirurgie qui doit être couplée à la polychimiothérapie.