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Les vascularites à immunofluorescence cutanée directe négative sont plus fréquemment d’origine médicamenteuse - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.124 
D. Darbord 1, , V. Seta 1, N. Franck 1, N. Kramkimel 1, C. Le Jeunne 2, A. Carlotti 3, S. Aractingi 1, N. Dupin 1
1 Service de dermatologie 
2 Service de médecine interne 
3 Service d’anatomo-pathologie, hôpital Cochin, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Sous le terme vascularite leucocytoclasique cutanée (VL) sont regroupées des affections hétérogènes et d’origine variée. La VL répond à une définition histologique, un infiltrat inflammatoire de la paroi des vaisseaux cutanés de petit calibre, trouvé dans des situations de sévérité clinique variable, allant d’un purpura vasculaire isolé à des atteintes mettant en jeu le pronostic vital. L’immunofluorescence cutanée directe (IFD) peut montrer des dépôts vasculaires de C3, d’IgA, IgG ou IgM. L’objectif de notre étude était de comparer les caractéristiques anamnestiques, cliniques, biologiques et histologiques des patients ayant une VL avec ou sans dépôts en IFD.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective monocentrique incluant tous les patients ayant une histologie de VL, associée à la réalisation d’une IFD entre 2013 et 2015. La liste des patients a été fournie par le service d’anatomopathologie, obtenue via les codages utilisés. Les données anamnestiques, cliniques, histologiques et biologiques ont été recueillies dans les dossiers des patients et comparées en fonction de la présence ou non de dépôt vasculaire en IFD.

Résultats

Parmi les 51 patients inclus (femmes 55 % ; âge moyen 59 ans [18–92]), 26 (51 %) avaient une IFD positive et 25 (49 %) négative. L’aspect clinique était dans la majorité des cas un purpura vasculaire (92 %). Les dépôts les plus fréquemment trouvés étaient C3 (24/24 ; 100 %) et IgA (19/24 ; 79 %). L’analyse univariée ne trouvait pas de différence entre les deux groupes concernant le terrain sous-jacent, la présentation clinique cutanée, l’ancienneté des lésions, les atteintes extra-dermatologiques, le facteur déclenchant suspecté ou le bilan biologique. La seule différence significative était l’introduction plus fréquente d’un nouveau médicament au cours du dernier mois chez les patients avec une IFD négative (10/24 versus 4/25, p=0,047). Les classes médicamenteuses impliquées étaient variées, avec une prédominance d’antibiotiques dans les deux groupes.

Discussion

La présence ou l’absence de dépôts sur les parois vasculaires lors du diagnostic de VL ne semblent pas être associées à une gravité clinique particulière ou à des facteurs de bon ou mauvais pronostic. Les patients chez qui un médicament a été introduit au cours du dernier mois présentent significativement plus souvent une IFD négative. Au cours des VL médicamenteuses, l’arrêt du médicament suspect permet généralement la guérison, argument en faveur de son imputabilité. L’IFD pourrait donc avoir une valeur d’orientation dans le diagnostic étiologique des VL avec une origine médicamenteuse potentielle, où l’arrêt du traitement suspect est difficile. Dans les autres cas, l’intérêt de cet examen semble limité.

Conclusion

Le résultat de l’IFD ne permet pas de prédire la gravité d’une VL mais, lorsqu’elle est négative peut permettre d’orienter le diagnostic étiologique vers une origine médicamenteuse.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunofluorescence directe, Immunoglobuline, Médicaments, Vascularite


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Vol 145 - N° 12S

P. S116 - décembre 2018 Retour au numéro
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