Pertinence de l’évaluation de la charge anticholinergique en gériatrie - 28/02/19
Résumé |
Introduction |
Un grand nombre de médicaments ont des effets anticholinergiques marqués. Les effets indésirables qui en découlent sont donc fréquents et parfois fatals chez les patients polymédiqués comme ceux séjournant en gériatrie.
L’objectif de l’étude est de vérifier la corrélation entre charge anticholinergique et effets indésirables, définir un niveau de charge anticholinergique au-delà duquel une évaluation de la pertinence des traitements anticholinergiques est nécessaire, définir et diffuser des règles de bon usage afin de diminuer les prescriptions inappropriées de médicaments.
Matériels et méthode |
Enquête sur une période de 6 mois. Les critères d’inclusion sont patients âgés de plus de 70 ans hospitalisés depuis plus de 10jours.
À l’aide des logiciels ORBIS et GENOIS, différentes données patients ont été recueillies : prescription, examens biologiques, dossier patient etc.
Les effets indésirables ou incidents intercurrents susceptibles d’être liés à un traitement anticholinergique (AC) sont recherchés dans le dossier patient.
La charge anticholinergique est scorée selon ĺéchelle CIA (Coefficient d’Imprégnation Anticholinergique) qui est une échelle exhaustive et plus adaptée aux personnes âgées. Elle va de 0 pour effet AC nul à 3 pour un effet AC sévère.
Selon la charge AC obtenue, 6 groupes sont définis : groupe 0 : pas d́effet AC, 1 : charge AC=1, jusqúau groupe 5 : charge AC≥4.
Résultats et discussion |
186 dossiers patients ont été étudiés sur l’ensemble de l’hôpital.
Parmi eux, 150 prenaient au moins un médicament anticholinergique.
La moyenne d’âge est de 83 ans (sex-ratio 0,60), le nombre moyen de lignes est de 9 avec comme médicaments les plus retrouvés furosémide (18 %) et rispéridone (16 %).
Les effets anticholinergiques (tous types confondus) recensés selon le score CIA sont de 48 % pour le score 1,49 % pour le score 2,52 % pour le score 3,9 % pour le score 4 et 64 % pour le score≥4.
Sur les 7 effets indésirables étudiés, seuls 2 semblent être étroitement corrélés à la charge anticholinergique : sécheresse buccale et rétention urinaire. À partir du score 4, l’incidence de ces 2 effets indésirables est multipliée par 2. Les autres effets indésirables sont répartis de manière aléatoire.
Conclusion |
Au vu des résultats obtenus, il paraît pertinent d’évaluer la charge anticholinergique chez les patients présentant une sécheresse buccale et/ou une rétention urinaire. Une réévaluation de la prescription serait nécessaire avec une proposition d’une alternative thérapeutique permettant de réduire le score au plus bas possible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Charge anticholinergique, Gériatrie, Pertinence des prescriptions, Effets indésirables, Optimisation thérapeutique
Plan
Vol 54 - N° 1
P. 97 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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