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Audit de bonnes pratiques du traitement des escarres en oncologie - 28/02/19

Doi : 10.1016/j.phclin.2018.10.042 
Cécile Boughanem , Claire Hamel, François Lemare, Amélie Gaudin
 Pharmacie, institut Gustave-Roussy, 114, rue Edouard-Vaillant, 94805 Villejuif 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les patients hospitalisés en oncologie sont à risque de développer des escarres. En 2001, la Haute autorité de santé (HAS) a classé les escarres en 5 stades allant de la rougeur à l’infection. Chaque stade nécessite une prise en charge spécifique.

L’objectif de cette étude a été d’évaluer la fréquence des escarres dans les services de médecine et de chirurgie oncologique puis de vérifier l’adéquation entre la prise en charge des escarres et les recommandations du groupe local « Plaies et cicatrisation » basées sur des recommandations nationales.

Matériels et méthode

Il s’agit d’une étude prospective monocentrique observationnelle réalisée par l’interne en pharmacie sur 2 mois (2 juillet au 31 août 2018) dans 2 services de médecine et 2 services de chirurgie d’un centre de lutte contre le cancer de 444 lits. L’âge, le sexe, le score de Braden et la présence ou non d’escarre ont été reportés sur un tableur Excel lors de chaque entrée d’un patient. Les données ont été récoltées à partir des transmissions infirmières sur le dossier patient informatisé. Puis, pour chaque patient atteint d’une escarre, le stade de l’escarre, les soins réalisés et les pansements utilisés ont été recueillis et comparés aux recommandations.

Résultats et discussion

Pendant l’étude, 304 patients ont été hospitalisés (1,2 H :F). Leur moyenne d’âge était de 58,3±14,1 ans avec un score de Braden à l’entrée de 20,5±2,8. Les populations étudiées sont comparables : les critères étudiés ne diffèrent pas significativement sur le sexe (p=0,79), l’âge (p=0,93) et le score de Braden (p=0,99). Au total, 32 patients (10,5 %, 0,5 H :F) ont présenté au moins une escarre au cours de leur hospitalisation : 9 (28 %) avaient une escarre à l’entrée et 23 (72 %) l’ont développé au cours du séjour. Parmi les patients sans escarre à l’entrée, 5 (22 %) avaient un score de Braden16–score en-dessous duquel une prévention « escarre » doit être mise en place pendant l’hospitalisation. 47 escarres ont été recensées soit 1,5 escarre par patient : 15 (32 %) escarres de stade 0, 19 de stade 1 (40 %), 3 de stade 2 (6,5 %), 6 de stade 3 (13 %), 1 de stade 4 (2 %) et 3 patients n’ont pas pu être classés (6,5 %).

Le taux d’adéquation entre les soins recommandés et l’audit était de 47 % (16/34) pour les stades primitifs (0 et 1) et de 80 % (8/10) pour les stades évolués (2 à 4). Le traitement de l’escarre du patient de stade 4 était conforme aux recommandations. Le faible taux d’adéquation pour les stades primitifs reflète à la fois d’une sous déclaration des soins réalisés dans le dossier patient et d’une confusion de traitement entre les stades 0 et 1 (18 %, 6/34). Cette confusion peut être liée à une méconnaissance de la procédure interne mais aussi des signes cliniques et traitements des escarres aux stades primitifs.

Conclusion

La fréquence des escarres est dans la fourchette haute des valeurs de la littérature (5,3 à 11,8 %). Cet audit a révélé un faible taux d’adéquation aux stades primitifs de l’escarre. Une nouvelle enquête sera réalisée pour identifier précisément les raisons de la méconnaissance des soignants sur ces stades précoces.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Escarre, Audit, Soins


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Vol 54 - N° 1

P. 98 - mars 2019 Retour au numéro
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