Impact de la dénutrition sur la survenue des infections nosocomiales au sein de deux pôles du CHU de Strasbourg - 16/03/19
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Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition est un véritable problème de santé publique engendrant d’importantes complications parmi lesquelles les infections nosocomiales(IN). Néanmoins, la dénutrition ne fait classiquement pas partie des facteurs de risque reconnus d’IN. L’objectif de cette étude a donc été d’évaluer l’impact de la dénutrition sur la survenue d’IN, et notamment d’estimer dans quelles proportions la dénutrition pouvait être considérée comme un facteur de risque indépendant d’IN.
Matériel et méthodes |
L’étude était prospective, monocentrique, composée de patients adultes hospitalisés dans 2 pôles médico-chirurgicaux du CHU de Strasbourg. L’enquête s’est déroulée sur cinq semaines successives, de février à mars 2017. Les patients ont bénéficié d’une évaluation de l’état nutritionnel par une diététicienne selon les recommandations HAS 2003–2007, avec le recueil de l’IMC, la perte de poids, l’albuminémie, l’EVA des ingesta et calcul du NRI. La survenue d’une IN a été ensuite recherchée puis validée par un médecin expert de l’Equipe opérationnelle d’hygiène du CHU selon les références de l’Enquête nationale de prévalence des IN. Sur le plan statistique, les comparaisons de moyennes ont été réalisées à l’aide d’un test t ou d’une Anova selon les cas, les comparaisons des distributions des variables qualitatives par un test du Chi2 et une régression logistique utilisée pour déterminer les variables prédictives d’une IN.
Résultats et analyse statistique |
Parmi les 609 patients éligibles, 339 ont bénéficié d’une évaluation nutritionnelle complète. Au total, 49,9 % des patients étaient dénutris avec 35,4 % et 14,5 % respectivement modérément et sévèrement dénutris. Un total de 57 patients ont présenté une IN, soit une incidence de 16,8 %. Il existe une plus forte incidence des IN en fonction de la gravité de la dénutrition (5,9 % non dénutris vs 23,3 % modérément dénutris vs 38,8 % sévèrement dénutris ; p<0,0001). Les odds ratio (OR) de développer une IN chez les patients dénutris modérés et sévères sont respectivement de 4,9 (p<0,0001) et 10,1(p<0,0001). Les OR sont également majorés en fonction de la durée d’hospitalisation de 7–14jours ou≥14jours avec, respectivement, des valeurs de 7,1 et de 33,3 (p<0,0001). L’analyse multivariée démontre que la dénutrition est un des facteurs de risque prépondérant au développement d’une IN et proportionnel à sa sévérité [OR 2,3 (p=0,063) pour les dénutris modérés ; OR 5,3 (p<0,001) pour les dénutris sévères]. Les autres facteurs retenus sont la présence d’une durée d’hospitalisation prolongée [OR 7,0 (p<0,0001) pour 7–14jours ; OR 17,4 (p<0,0001) pour≥14jours], la présence d’un cathéter (KT) central [OR 4,7 (p<0,0001)] ou d’une chirurgie récente [OR 2,6 (p=0,012)]. Plus, la durée d’hospitalisation se prolonge moins bon est l’état nutritionnel (p<0,001).
Conclusion |
Au vu de nos résultats, la dénutrition semble être un facteur de risque indépendant et important de développement d’une IN au même titre qu’une durée d’hospitalisation prolongée ou la présence d’un KT central. L’impact de la dénutrition sur la survenue d’une IN est amplifié par une durée d’hospitalisation qui se prolonge, ces deux éléments étant souvent intriqués en pratique clinique courante, avec l’aggravation de l’état nutritionnel des patients dont l’hospitalisation se prolonge.
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Vol 33 - N° 1
P. 49-50 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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