Impact de l’immunonutrition orale sur la morbidité postopératoire en chirurgie oncologique digestive : une étude de cohorte à l’échelle nationale - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Épidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
L’immunonutrition se définit par l’ajout de nutriments spécifiques en quantité supérieure à la normale pour moduler l’immunité, dans le cadre d’une assistance nutritionnelle. Les recommandations nationales indiquent qu’elle devrait être prescrite avant toute chirurgie digestive oncologique majeure, dans le but de réduire la morbidité postopératoire. Néanmoins, cette pratique demeure controversée. L’objectif de notre étude est d’évaluer son effet en préopératoire sur un échantillon national représentatif.
Matériel et méthodes |
Nous avons utilisé la base de données administrative nationale « échantillon généraliste des bénéficiaires ». Les sujets ont été sélectionnés à partir des codes cancers CIM-10 croisés avec les actes de chirurgie digestive de 2012 à 2016. Deux groupes ont été identifiés, l’un avec remboursement de l’immunonutrition 45 jours avant la chirurgie et l’autre sans ce remboursement. Le critère de jugement principal était la morbidité postopératoire à 90 jours, les critères secondaires, la durée de séjours et la mortalité.
Résultats et analyse statistique |
Une régression logistique et une analyse de survie ajustée sur la pondération inverse du score de propension (IPW)) ont été réalisées. Au total, 1771 patients ont été inclus, 72 % (n=1279) atteints de cancers colorectaux, 14 % (n=256) de cancers hépato-pancréato-biliaires et 12 % (n=218) de cancers oeso-gastriques et instestinaux. L’immunonutrition avait été remboursée pour 34 % des patients (n=606). Les patients du groupe immunonutrition étaient significativement plus jeunes, avec plus de syndrome d’apnée du sommeil, plus d’antécédents de chimiothérapie et utilisaient plus de compléments nutritionnels oraux. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant la morbidité à 90 jours en post opératoire (OR 0,95 (IC 95 % :0,87 ; 1,04)) ni sur la survie. Cependant, le nombre de séjour long était plus faible dans le groupe immunonutrition (OR : 0,77 IC 95 % : 0,63–0,94).
Conclusion |
À l’échelle nationale, l’utilisation préopératoire de l’immunonutrition avant chirurgie digestive oncologique majeure n’était pas associée à une réduction de la morbidité post opératoire. Cependant, elle était associée à une réduction de la durée de séjour.
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Vol 33 - N° 1
P. 77 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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