Un pharmacien qui a le paracétamol dans la peau - 04/04/19
Résumé |
Introduction |
Si l’intolérance au paracétamol est bien connue et l’hypersensibilité retardée documentée dans la littérature, les cas d’allergie IgE dépendante au paracétamol restent plus rares. Les tests cutanés ne sont pas validés pour le diagnostic de certitude, qui repose donc surtout sur le test de provocation orale (TPO). Une méta-analyse canadienne sur 259 patients suspects d’hypersensibilité à l’acétaminophène retrouvait 10,1 % des TPO positifs, la seule clinique étant insuffisante et peu fiable pour argumenter le diagnostic.
Méthodes |
L’histoire clinique est celle d’un patient de 20 ans asthmatique dans l’enfance et étudiant en pharmacie qui rapportait lors de la prise de paracétamol en 2015 pour des céphalées, la survenue d’une dyspnée isolée spontanément régressive en quelques minutes. Une éviction avait été ensuite menée jusqu’en septembre 2018 où le patient avait, durant une séance de travaux pratiques, dû réaliser une synthèse de paracétamol. Peu après le début de la séance, le patient a présenté un érythème du visage associé à un angioedème facial. La symptomatologie a rapidement évolué vers une dyspnée d’origine haute suivie d’un malaise avec perte de connaissance de moins d’une minute. Les signes respiratoires et cutanés ont régressé en une trentaine de minutes.
Résultats |
Le patient a été testé dans notre service pour le paracétamol qui est revenu positif en prick avec une papule à 4mm et un érythème à 20mm pour un témoin à l’histamine à 3mm, confirmant l’hypersensibilité immédiate au paracétamol et contre-indiquant ce dernier. Un test d’activation des basophiles a également été réalisé pour juger de sa pertinence dans cette indication.
Conclusion |
Bien que rare, une authentique allergie IgE dépendante au paracétamol peut être démasquée par une symptomatologie atypique. Les tests cutanés avec le paracétamol permettent d’affirmer le diagnostic, nous autorisant à nous dispenser d’un test de réintroduction qui aurait été à risque chez notre patient.
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Vol 59 - N° 3
P. 278 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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