La grippe : une infection nosocomiale non rare, et grave - 09/05/19
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Résumé |
Introduction |
La couverture vaccinale anti-grippe des soignants en France est médiocre. Le risque de grippe chez les patients hospitalisés (grippe nosocomiale) a été peu estimé dans ce contexte. L’objectif de notre étude était d’évaluer le poids des grippes nosocomiales dans un centre hospitalo-universitaire (CHU), leurs caractéristiques, et leurs conséquences.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective observationnelle de tous les cas de grippe documentée chez des patients hospitalisés dans un CHU, sur la saison 2017–2018, dont les symptômes sont apparus plus de 72h après l’admission. Les critères d’inclusion étaient les suivants : (i) documentation de la grippe par PCR sur un prélèvement respiratoire obtenu>48h après l’admission ; (ii) absence de fièvre et de signe respiratoire aigu évocateur de grippe au cours des 72 premières h d’hospitalisation. Les données ont été recueillies à partir des dossiers médicaux sur un questionnaire standardisé.
Résultats |
De novembre 2017 à avril 2018, 860 patients ont présenté au moins un échantillon positif pour la grippe. Parmi eux, 204 (23,7 %) ont été diagnostiqués sur un prélèvement effectué>48h après l’admission, et 57 (6,6 % du total des grippes hospitalisées), répondaient aux critères de grippe nosocomiale (symptômes apparus>72h après l’admission). Le délai médian entre l’admission et les premiers symptômes était de 11jours (IQR 7–19,5), et le délai diagnostique médian de 29h (IQR 15,5–48). L’âge médian était de 76 ans (IQR 72,2–86,9 ; extrèmes, 22 jours-99 ans), le sexe ratio équilibré (31 hommes, 26 femmes), et les principales comorbidités étaient le diabète (n=12), une maladie chronique cardiaque (n=11), ou respiratoire (n=7). Vingt patients (35,1 %), avaient reçu une vaccination anti-grippale pour cette saison. Trente patients (52,6 %) ont acquis la grippe dans un service de gériatrie et 39 patients (68,4 %) étaient en chambre double au moment du diagnostic. Une transmission croisée est documentée dans 14 cas. On retrouve une nette prédominance de grippe B dans les cas nosocomiaux : 46/57 (80,7 %), vs 359/803 (44,6 %) dans les cas non nosocomiaux, p<0,001). Les précautions complémentaires « gouttelettes » ont été appliquées pour 47 patients (82,5 %), et l’oseltamivir prescrit chez 42 patients (73,6 %). Treize patients (22,8 %) ont présenté une pneumopathie post-grippale, et 4 (7,0 %) ont été transférés en réanimation. Neuf patients (15,8 %) étaient décédés à J90.
Conclusion |
Les grippes nosocomiales représentent une entité non rare, prédominant chez les sujets âgés, avec des conséquences majeures. Dans cet établissement, la grippe B était nettement plus souvent impliquée dans les cas nosocomiaux, que dans les autres cas, ce qui suggère un ou des foyers épidémique(s) et/ou une transmissibilité nosocomiale accrue de de la grippe B par rapport à la grippe A.
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Vol 49 - N° 4S
P. S16-S17 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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