Mycoses sous-cutanées chez des patients transplantés rénaux : challenges diagnostiques et thérapeutiques - 09/05/19
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Résumé |
Introduction |
Les mycoses sous-cutanées sont des infections atteignant le derme et les tissus sous-cutanés survenant le plus souvent suite à l’inoculation d’un agent fongique. Chez les patients transplantés rénaux (TR), les mycoses sous-cutanées représentent jusqu’à 5 % des infections rapportées. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques cliniques, anatomo-pathologiques et mycologiques des mycoses sous-cutanées chez les patients TR ainsi que leur prise en charge et leur évolution.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique chez les patients TR, ayant développé une infection fongique sous-cutanée prouvée (extension dermique à l’histologie et documentation mycologique) sur une période de 11 ans (2008–2019). Les caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques, et mycologiques ont été recueillies. Le bilan d’extension et le traitement médical et/ou chirurgical réalisés ainsi que leur efficacité et leur tolérance ont été notés.
Résultats |
Dix-neuf patients TR âgés de 49 à 75 ans ont été inclus. Le traitement immunosuppresseur comprenait des corticoïdes (n=19), un anti-calcineurine (tacrolimus n=18, ciclosporine n=1), et chez 16 patients un anti-métabolite (MMF/MFA n=10, azathioprine n=6). Les comorbidités étaient fréquentes : diabète (n=12), néoplasie (n=2), VIH (n=1). Dans 70 % des cas une étiologie cancéreuse était suspectée (carcinome épidermoïde n=5, maladie de Kaposi n=6). Les lésions étaient uniques dans 50 % des cas, souvent nodulaires (84 %) et atteignant principalement les membres (95 %) sans fièvre ni altération de l’état général associée (63 %). A l’histologie on observait des filaments mycéliens (n=16/16, 100 %) un infiltrat inflammatoire (n=12/16, 75 %) principalement à type de réaction granulomateuse (n=6/16, 37 %). L’examen mycologique de la biopsie a montré la présence de filaments mycéliens à l’examen direct dans 84 % des cas (n=16/19). L’identification a été obtenue par culture et/ou biologie moléculaire, retrouvant 11 espèces fongiques différentes (Dématiés n=12, Hyphomycètes n=4, Dermatophyte n=1, Mucorale n=1 et Coelomycète n=1). Le bilan d’extension était toujours négatif. La recherche de béta-D-glucanes était positive dans 100 % des cas (n=17/17). Le traitement antifongique par azolés (posaconazole n=10, voriconazole n=3) ou ambisome IV (n=2) durant 3,6 mois en moyenne a été associé à la chirurgie dans 11 cas. Les effets secondaires étaient fréquents (64 %) avec principalement un surdosage en tacrolimus (21 %) ou une insuffisance rénale aiguë (50 %).
Conclusion |
Ce travail met en exergue la grande diversité d’espèces fongiques responsables d’infections sous-cutanées chez les patients TR. La documentation mycologique a permis d’adapter le traitement antifongique selon le spectre de sensibilité des espèces isolées. Les interactions médicamenteuses entre antifongiques et immunosuppresseurs nécessitent un monitorage adapté.
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Vol 49 - N° 4S
P. S24-S25 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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