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Histoire de la maladie et facteurs pronostiques de la fièvre de Lassa en zone endémo-épidémique : une étude de cohorte prospective - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.075 
A. Duvignaud 1, M. Jaspard 1, I. Etafo 2, B. Serra 3, M. Doutchi 3, C. Abejegah 2, X. Anglaret 1, N. Adedosu 2, O. Ayodeji 2, D. Malvy 4
1 Inserm 1219, Bordeaux, France 
2 Owo FMC, Owo, Nigeria 
3 ALIMA, Dakar, Sénégal 
4 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 

Résumé

Introduction

La fièvre de Lassa (FL) est une maladie émergente dont la létalité reste élevée. Les données disponibles sont anciennes et/ou rétrospectives. Afin d’actualiser les connaissances et d’aider à l’amélioration de sa prise en charge, nous menons une étude de cohorte prospective ayant pour objectif de mieux décrire la maladie et ses facteurs pronostiques.

Matériels et méthodes

Tous les patients admis pour une FL suspectée ou confirmée dans un centre de traitement situé en zone endémique sont éligibles. Les non-cas (RT-PCR Lassa finalement négative) constituent un groupe contrôle. Après consentement, des informations concernant les habitudes de vie, l’histoire de la maladie et la prise en charge sont collectées jusqu’au soixantième jour après l’admission. Les patients ont accès à un standard de soins optimisé : ribavirine, antipaludiques, antibiotiques, traitements symptomatiques, oxygénothérapie, dialyse et biologie. Les résultats préliminaires concernant les participants cas confirmés (RT-PCR Lassa positive) inclus entre le 5 avril et le 12 décembre 2018 sont présentés ici.

Résultats

Parmi 40 cas confirmés, 29 avaient complété leur séjour hospitalier au moment de l’analyse. On comptait 2 décès (mortalité hospitalière 7 %) ; 3 dialysés (10 %, dont 1 décès) ; 5 patients ayant reçu de l’oxygène (17 %) ; 4 ayant reçu une transfusion (14 %) ; un nouveau-né de 6 semaines survivant ; aucune femme enceinte. Les signes et symptômes les plus fréquents au cours du séjour étaient : fièvre (55 %), tachycardie (62 %), hypotension (82 %) ou hypertension artérielle (46 %), douleurs abdominales (48 %), céphalées (44 %), nausées/vomissements (31 %), vertiges (28 %), hématurie (24 %), SpO2<92 % (22 %), diarrhée hydrique (21 %), saignements vaginaux (20 %), douleur rétrosternale (11 %) et troubles de la conscience (11 %). En univariée, une SpO2<92 % (p=0,04) ou la présence de troubles de la conscience (p=0,007) pendant le séjour étaient associés à la mortalité. La créatinine, disponible chez 30 patients, était>115μmol/L chez 14 (47 %). Six (20 %) ont évolué jusqu’au stade KDIGO2 (« acute kidney injury ») dont 4 jusqu’au stade KDIGO 3 (« acute kidney failure ») ces derniers ayant tous été dialysés sauf un décédé avant d’avoir pu l’être. La mortalité était de 50 % chez les patients KDIGO 3 et nulle chez les autres (p=0,01). Les transaminases, dosées chez 30 patients, étaient supérieures à 3N chez 7 (23 %) dont la mortalité était plus élevée (p=0,05). La présence de saignements (41 %) n’était pas associée à une surmortalité. La durée médiane de la virémie Lassa détectable était de 9jours (IIQ 7–18,5, étendue 4–64).

Conclusion

La mortalité hospitalière de la FL apparaît plus faible que précédement décrite, probablement en raison d’efforts soutenus en termes de prise en charge symptomatique. Les atteintes rénale et neurologique semblent associés à la mortalité. L’extension dans le temps et l’espace de cette cohorte permettra d’affiner ces résultats préliminaires.

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Vol 49 - N° 4S

P. S27 - juin 2019 Retour au numéro
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