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Rougeole : Les épidémies s’enchaînent. Bilan des cas hospitalisés au CHU de Bordeaux en 2017–2018 - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.079 
L. Barthod 1, M. Puges 1, A.M. Rogues 1, J. Sarlangue 1, A. Boyer 1, D. Neau 1, M.E. Lafon 1, J. Dina 2, C. Cazanave 1
1 CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
2 CHU de Caen, Caen, France 

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Résumé

Introduction

La rougeole reste une infection virale potentiellement sévère, endémique dans le monde malgré les campagnes de vaccination. Nous décrivons les cas hospitalisés au CHU de Bordeaux, point de départ d’une nouvelle épidémie de grande ampleur en 2017–2018 en France.

Matériels et méthodes

De façon rétrospective, nous avons inclus tous les patients hospitalisés au CHU de Bordeaux du 1er septembre 2017 au 31 mai 2018. Les critères d’inclusion étaient un âge supérieur à 1 an, des signes cliniques compatibles avec la rougeole et une confirmation biologique du diagnostic par sérologie (IgM positives) et/ou par PCR. Les virus étaient ensuite séquencés pour génotypage (centre de référence).

Résultats

Cent-soixante et onze patients ont été inclus, dont 125 adultes et 46 enfants. L’âge moyen était de 22,7 ans et le sex-ratio 1/1. La durée moyenne d’hospitalisation était de 4,9jours. La plupart des patients (98,5 %) présentaient une éruption cutanée fébrile, avec pourtant une errance diagnostique au début de l’épidémie.

Une toux était présente dans 88 % des cas (151) avec une catarrhe oculo-nasale dans 65 % des cas (112). Le signe de Köplik était probablement sous-diagnostiqué avec une fréquence rapportée de 38,5 % (soit 66 patients).

Les signes biologiques les plus fréquents étaient un syndrome inflammatoire biologique (73 %), une lymphopénie (65 %) et une thrombopénie (32 %). De façon inhabituelle, une hyponatrémie (<135mmol/L) était présente chez 33 % des patients, avec une hypokaliémie associée (<3,5mmol/L) pour la moitié d’entre eux. Deux génotypes ont été identifiés : 70 souches D8 et 28 souches B3, sous forme de deux pics successifs, un en janvier (D8), puis un autre en mars (B3).

Soixante-cinq patients (38 %) ont présenté une forme jugée grave : 47 pneumopathies, 54 hépatites, 7 kératites bilatérales et 10 formes neurologiques, dont un syndrome de Guillain Barré et une encéphalite à inclusions chez une adolescente immunodéprimée, décédée dans les suites. Au total, 8 patients ont ainsi nécessité une hospitalisation prolongée en soins intensifs. Sur ces cas hospitalisés potentiellement sévères, 136 patients (80 %) n’étaient pas correctement vaccinés (moins de deux injections), parmi lesquels 28 soignants. À noter, 49 patients ont développé une authentique infection rougeoleuse malgré des IgG positives (vaccination préalable ou antécédent viral).

Conclusion

La rougeole reste actuellement fréquente dans le monde et les formes graves ne sont pas rares, y compris en France : 171 hospitalisations dont 65 pour formes graves sont décrites dans cette épidémie bordelaise. La population française reste sous-vaccinée ; néanmoins, cette vaccination pourrait être insuffisante dans certains cas (IgG+) qui seront détaillés dans un autre travail.

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Plan


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Vol 49 - N° 4S

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