S'abonner

Patients traités pour une hépatite C dans un bassin de population défavorisé : quelles particularités ? - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.092 
E. Dijoux, A. Mouterde, C. Alloui, E. Gordien, V. Rathouin, D. Roulot, A. Jacolot, S. Brichler
 CHU Avicenne, HUPSSD, AP–HP, Bobigny, France 

Résumé

Introduction

La réglementation spécifique mise en place lors de la commercialisation des antiviraux d’action directe (AAD) pour la prise en charge des patients atteints d’hépatite C imposait une décision collégiale en réunion de concertation pluridisciplinaire, et leur remboursement par l’assurance maladie était restreint par rapport aux indications de l’AMM. Les hôpitaux ont intégré ces contraintes pour permettre l’accès à ces médicaments particulièrement onéreux qui permettent une réponse virologique soutenue (RVS) de plus de 90 %. La réponse aux AAD a été évaluée dans notre établissement situé dans un bassin de population défavorisé.

Matériels et méthodes

Tous les patients ayant reçu un AAD par notre pharmacie à usage intérieur (PUI) entre novembre 2014 et décembre 2017 ont été inclus. La RVS a été définie par une charge virale (CV) indétectable au moins 12 semaines après l’arrêt du traitement.

Résultats

Deux cent soixante et un patients (175 hommes et 86 femmes, âge moyen 53±12 ans), nés majoritairement hors de France (18 % Afrique sub-saharienne, 16 % Afrique du Nord, 12 % Proche et Moyen Orient, 4 % Europe Centrale et de l’Est, 3 % Asie, 5 % autres), ont été inclus. La CV VHC moyenne était de 5,9±0,8 log UI/mL (G1 50,6 %, dont G1a 28,7 % et G1b 19,2 %, G2 5,4 %, G3 23,4 %, G4 20,3 %, G5 0,4 %, soit 18 sous-types VHC différents). Cinquante-cinq patients (21,7 %) étaient séropositifs pour le VIH. Le score de fibrose hépatique était renseigné pour 80 % des patients (48 % F0–F2, 32 % F3–F4). Les patients étaient suivis majoritairement en hépato-gastroentérologie (62 %), en infectiologie (20 %) et en Médecine Interne (16 %), et 41 (15,7 %) étaient suivis par le service social de l’établissement. Ils ont reçu 20 stratégies thérapeutiques différentes (d’après l’actualisation des recommandations), pour une durée de 8 (13 %), 12 (80 %) ou 16–24 semaines (7 %), associées à la ribavirine dans 55 cas (21 %). Pour 20 patients (7,7 %), la totalité du traitement n’a pas été dispensée par la PUI, dont 6 patients n’ayant reçu qu’1 mois de traitement. Deux cent dix-huit RVS (83,5 %), 11 échecs (4,2 %) et 32 réponses inconnues (12,3 %) ont été observés. En analyse statistique univariée, les facteurs associés à un échec au traitement étaient l’âge (60,2 vs 52,7 ans dans les échecs et les RVS respectivement, p<0,05), la fibrose sévère (9,5 % d’échecs si F3–F4 vs 1,6 % si F0–F2, p<0,01), et le lieu de naissance (12,8 % d’échecs chez les patients nés en Afrique sub-saharienne, p<0,003).

Conclusion

Cette étude en vie réelle a analysé une cohorte de patients, en majorité nés hors de France, avec 21 % de séropositivité VIH, 50 % de génotypes VHC non-1 et une grande diversité génétique. Nous avons noté seulement 4,2 % d’échecs prouvés et une moins bonne réponse chez les patients plus âgés, présentant une fibrose sévère et ceux nés en Afrique sub-saharienne. Ce dernier résultat pourrait être expliqué par leur grande précarité et leur âge plus élevé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 49 - N° 4S

P. S35 - juin 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Caractéristiques des infections à métapneumovirus humain (hMPV) chez des adultes hospitalisés avec un syndrome grippal, France, 2012–2018
  • P. Mathieu, P. Loubet, N. Lenzi, F. Galtier, F. Lainé, Z. Lesieur, P. Vanhems, X. Duval, F. Carrat, O. Launay
| Article suivant Article suivant
  • Prévalence des hépatites B et C à partir d’un auto-prélèvement de sang à domicile et dépistage en population générale métropolitaine en 2016
  • C. Brouard, L. Saboni, A. Gautier, S. Chevaliez, D. Rahib, J.B. Richard, C. Larsen, J. Pillonel, N. Lydié, F. Lot

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.