Dynamique infectieuse et vaccinale de l’hépatite virale A chez les personnes vivant avec le VIH suivies dans un centre tertiaire - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Depuis 2016, une résurgence épidémique des cas d’hépatite virale A est observée en Europe, affectant préférentiellement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH). En 2017, 127 cas étaient rapportés dans notre région, dont 72 % chez des HSH, et 9 cas chez des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) suivies dans notre centre. L’objectif était de d’analyser les dynamiques infectieuses et vaccinales de l’infection par le VHA au sein de la population des PVVIH suivies dans notre centre.
Matériels et méthodes |
Les données clinico-biologiques des PVVIH ayant consulté au moins une fois en 2017, et inclus dans la base épidémiologique ont été analysées rétrospectivement. Les indications vaccinales contre le VHA retenues étaient : HSH, voyageur en zone d’endémie (VZE), co-infection par le VHB/VHC, usagers de drogue intra-veineuse (UDIV). Une étude nichée portait spécifiquement sur les PVVIH pour lesquels étaient disponibles 2 sérologies VHA, une en 2009-2010 et une en 2017–2018, dans l’objectif de décrire les taux et déterminants de séroconversion post-vaccinale ou post-infectieuse entre ces deux périodes.
Résultats |
L’analyse a porté sur 1294 PVVIH (âge moyen : 50 ans, sex-ratio H/F : 1,8, charge virale VIH indétectable 90 %). Un facteur de risque de contracter le VHA était identifié chez 982 (76 %) : HSH : 37 %, VZE : 36 %, co-infection VHB/VHC 15 %, UDIV 5 %. Un dépistage VHA était réalisé au cours du suivi pour 1005 (78 %), et pour 690 (69 %) d’entre eux, la dernière sérologie était positive, chez 45 % des HSH et 81 % des VZE. Parmi les patients séronégatifs présentant une indication vaccinale, 31 % (97/312) avaient été vaccinés, dont 35 % des HSH et 17 % des VZE, par une dose unique pour 81 %. Le contrôle sérologique post-vaccinal était réalisé dans 59 % des cas, démontrant une efficacité vaccinale de 93 % après 2 doses, et de 60 % après 1 dose, sans lien avec charge virale et taux de CD4. L’étude transversale menée chez 106 patients montrait chez 82 % (46/56) des patients initialement séronégatifs une séroconversion entre 2009 et 2017, post-vaccinale pour 50 %. Les séroconversions post-infectieuses, concernaient tous les groupes à risque : 100 % des VZE, et 63 % des HSH ou des co-infectés VHB/VHC, selon une incidence moyenne de 6 %/an. Parmi les 50 patients initialement séropositifs, 7 (14 %) séroréversions étaient observées, dont 6 chez des patients sans antécédent vaccinal. Ce screening des PVVIH sans sérologie ou séronégatifs permettait en 2018 la mise en oeuvre d’une vaccination organisée et systématisée.
Conclusion |
Déclenchée en raison d’une recrudescence de cas de VHA chez des PVVIH HSH suivies dans notre centre, cette étude a mis en évidence une application insuffisante des recommandations vaccinales, et une incidence jusqu’alors sous-estimée du VHA dans tous les groupes à risque. Un taux de séroréversion important était observé chez les PVVIH, incitant à la poursuite de la surveillance sérologique pour une revaccination éventuelle.
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Vol 49 - N° 4S
P. S36 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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