Tuberculose ganglionnaire : les asiatiques plus à risques ? - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La forme ganglionnaire est la principale localisation des tuberculoses extra-pulmonaires. Malgré l’existence de recommandations sur le traitement, le clinicien est parfois confronté à des difficultés diagnostiques et de traitement. L’objectif de cette étude est d’étudier les caractéristiques et l’évolution clinique des patients présentant une tuberculose ganglionnaire.
Matériels et méthodes |
Étude descriptive des cas de tuberculose ganglionnaire à Mycobacterium tuberculosis complex diagnostiquées par PCR (test Cepheid MTB/RIF) et/ou par culture à l’hôpital Avicenne du 1er janvier 2015 au 31 janvier 2019. La présentation clinique et l’évolution ont été comparées selon le continent de naissance.
Résultats |
Soixante-douze patients, soit 19 % des 382 tuberculoses diagnostiquées sur la période, avaient une forme ganglionnaire. La majorité étaient de sexe masculin (n=58, 81 %). L’âge médian était de 32 ans (IQR 26–44). Quinze pourcent (n=11) des patients étaient nés en Inde, 11 % (n=8) au Pakistan, 10 % (n=7) au Bangladesh et 8 % (n=6) au Sri Lanka. Les personnes originaires du continent asiatique représentaient donc 46 % des cas de tuberculose ganglionnaire contre 22 % (68/310) des tuberculoses non ganglionnaires. Les patients nés en Afrique Sub-Saharienne représentaient 38 % (n=27) des patients. L’atteinte ganglionnaire touchait principalement la région cervicale (54 %, n=39) puis sus-claviculaire (36 %, n=26). Une atteinte pulmonaire était associée chez 31 % (n=22) des patients, 7 % (n=5) des patients étaient infectés par le VIH et aucun n’étaient diabétique. L’examen direct n’était positif que dans 14 % (n=10) des cas alors que la PCR, lorsqu’elle était pratiquée sur l’échantillon, était positive dans 89 % des cas (n=25/28). La majorité des souches étaient multisensibles aux anti-tuberculeux de première ligne : seuls 8 % (n=6) des patients avaient une souche résistante à l’isoniazide, toutes étaient sensibles à la rifampicine.
La durée médiane de traitement était de 6 mois et 22 % (n=16) étaient traités 9 mois ou plus. Un traitement par corticoïdes était associé dans 18 % des cas (n=13) pour une durée de 1 à 3 mois. L’adénopathie était notée persistante à l’examen clinique du 12° mois chez 13 % (n=6) des 47 patients renseignés. En raison d’une mauvaise évolution, une exérèse chirurgicale a été réalisée chez 3 patients. La présentation clinique et l’évolution étaient identiques entre les différents continents de naissance, excepté pour les personnes nées en Asie qui avaient plus de localisation ganglionnaire exclusive (82 % versus 58 %, p=0,03).
Conclusion |
Dans notre étude, les tuberculoses ganglionnaires représentent près d’1/5e des cas de tuberculose et touchent en particulier les patients nés en Asie. Il est nécessaire de déterminer les facteurs de risques ou les facteurs génétiques pouvant expliquer la plus grande susceptibilité de cette population. L’usage des corticoïdes et de la chirurgie devrait être mieux précisés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 49 - N° 4S
P. S44 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?