Diagnostic de la tuberculose : les pratiques sont-elles homogènes en Europe ? - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques concernant le diagnostic microbiologique de la tuberculose (TB) en Europe.
Matériels et méthodes |
Une enquête a été menée en novembre 2018 auprès des membres du groupe ESGMYC (European Study Group for Mycobacterial Infections) à l’aide d’un questionnaire en ligne de 30 items.
Résultats |
Parmi les membres de l’ESGMYC (135 personnes), 58 ont répondu au questionnaire, représentant 15 pays européens et 2 pays extra européens (Singapour et Australie). La majorité des participants travaillaient dans un service de maladies infectieuses (62 %) ou de microbiologie clinique (29 %). Les sources d’informations médicales utilisées pour leur pratique étaient des recommandations nationales seules pour 7 % d’entre eux et internationales pour 87.5 %. Concernant le diagnostic de la TB pulmonaire (TBp), 96 % des participants faisaient au moins 1 BK crachat le matin à jeun avec 2 (20,7 %) ou 3 prélèvements (79,3 %) réalisés au total sur une durée soit de 3 (58,6 %), 2 (32,8 %) ou 1jours (13,8 %). En l’absence d’expectorations, les alternatives étaient le crachat induit (67,2 %), la fibroscopie bronchique (FB) (58,6 %) et le tubage gastrique (25,9 %). Un test de biologie moléculaire (BM) était réalisé systématiquement pour 36 (62,1 %) répondants, sur 1 (48 %) ou plusieurs prélèvements respiratoires (52 %). En cas de forte suspicion de TBp avec examen microscopique (EM) des crachats négatif, 4 (6,9 %) cliniciens débutaient le traitement, 10 (17,2 %) attendaient le résultat de la culture et 44 (78,6 %) réalisaient d’autres examens (BM 66 %, FB 61,3 %). En cas d’EM+ 47 (84 %) participants recherchaient une mutation de résistance (MR) à la rifampicine, 15 (27 %) une MR à l’INH, 4 (7 %) d’autres MR et 9 (16 %) aucune MR. La BM et la mesure de l’ADA (adénosine désaminase) étaient utilisées pour le diagnostic des TB extra pulmonaires dans 83,6 % et 40,4 % des cas respectivement, l’ADA étant demandée principalement pour les pleurésies (95,7 %), le LCS (34,8 %) et le liquide péritonéal (21,7 %). Le contrôle des BK crachats était réalisé systématiquement à M2 et M5-M6 pour respectivement 47 (82,5 %) et 34 (59,6 %) des participants. Pour le diagnostic de la TB maladie, 32,8 % des répondants utilisaient les tests IGRAs et 24,1 % l’IDR.
Conclusion |
Les recommandations internationales sur la prise en charge de la TB concernent surtout les pays de forte incidence. Cette étude montre des pratiques de diagnostic hétérogènes au sein de l’Europe, région de faible incidence et de ressources élevées même si la biologie moléculaire a pris une place importante dans la plupart des centres. Des recommandations européennes, sous l’égide de l’ECCMID, seraient probablement nécessaires pour homogénéiser les pratiques diagnostiques et guider les différents acteurs régionaux en charge de la tuberculose.
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Vol 49 - N° 4S
P. S46 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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