Utilisation de la témocilline dans les infections à entérobactéries BLSE : une étude rétrospective chez 29 patients - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La place de la témocilline dans le traitement des infections à entérobactéries productrices de béta-lactamase à spectre étendu (EBLSE) reste à définir. Nous décrivons l’utilisation de la témocilline, son efficacité clinique et sa tolérance dans différentes situations.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus rétrospectivement tous les patients ayant reçu≥24h de témocilline pour une infection à EBLSE dans deux hôpitaux universitaires du 1er janvier au 15 décembre 2016. L’échec clinique était défini par la persistance des symptômes plus de 72h après l’initiation de la témocilline, la récidive des symptômes (fièvre, signes fonctionnels en rapport avec l’organe atteint), un élargissement du spectre de l’antibiothérapie du fait d’une dégradation clinique, un décès, lorsque la témocilline était utilisée en curatif ; la persistance du germe à l’ECBU de contrôle d’une bactériurie asymptomatique en pré-opératoire. Nous avons défini comme guérison, l’absence de récidive documentée pendant toute la durée du suivi post-thérapeutique.
Résultats |
Vingt-neuf patients ont été inclus, âge moyen 58 ans, prédominance masculine (18/11). Vingt patients avaient reçu la témocilline en relais d’une antibiothérapie probabiliste pendant 3,2jours en moyenne (carbapénèmes n=14, céphalosporines de 3e génération n=4, uréidopénicillines n=1, fluoroquinolones n=1) pour respectivement 7 infections urinaires masculines (IUM), 7 pyélonéphrites aiguës (PNA), 2 pneumopathies, 2 infections multi-sites, une bactériémie sur thrombose septique, 1 bactériémie sur cathéter. Neuf patients ont reçu la Témocilline en première ligne après obtention de la CMI pour 4 IUM, 3 bactériuries asymptomatiques, 1 PNA, 1 septicémie sur translocation digestive.
Les espèces isolées étaient les suivantes : E. coli (n=9),K. pneumoniae (n=7), E. cloacae (n=6), E. aerogenes (n=1). Pour 6 patients, l’infection était polymicrobienne. Dans tous les cas, la CMI était≤8mg/L sauf pour une souche de K. pneumoniae (CMI=12mg/L) conduisant à un échec.
La guérison était obtenue chez 11/20 patients dans le groupe « relais » et 8/9 patients dans le groupe « première ligne ». Les succès étaient les suivants : infections urinaires (14/19), pneumopathies (1/2), infections multi-sites (1/3), bactériuries pré-opératoires (2/3), infections associées à une bactériémie (5/9). Douze sur 17 patients avec un score SOFA≤2 ont évolué favorablement (70 %). La durée médiane d’antibiothérapie était de 14jours (Min-Max : 3–28). Le suivi médian post-antibiotique était de 39jours (Min-Max : 0–180). Aucun effet indésirable n’a été rapporté.
Conclusion |
On note une efficacité probable de la témocilline en relais ou en première ligne chez les malades non graves (SOFA≤2) si la CMI du germe en cause est≤8mg/L. Nous observons plus d’échecs chez les patients en réanimation ainsi que ceux ayant une infection à E. aerogenes ou polymicrobienne.
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Vol 49 - N° 4S
P. S48 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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