Le bon usage antibiotique (BUA) est un enjeu de Santé publique pour lequel de nombreuses solutions sont envisagées principalement élaborées par la communauté médicale et les institutions sanitaires. Nous avons demandé à des ingénieurs en formation (IF) leurs solutions pour améliorer le BUA et les équipes mobiles d’infectiologie (EMI).

14 IF de l’école des Mines ont suivi 14 séminaires sur le BUA et 4 journées d’immersion sur 3 semaines. Ils étaient encadrés par des infectiologues, hygiénistes, microbiologistes, pharmaciens, généralistes, et administratifs. Puis les IF ont posé leurs diagnostics et proposé leurs solutions. Répartis en groupe de 3 ils ont couvert l’ensemble de la problématique : formation des prescripteurs, développement d’outils numériques d’optimisation du temps humain et conception d’un parcours éducatif des enfants.

Parmi les projets proposés une enquête en ligne sur les connaissances en antibiothérapie a été diffusée auprès des médecins de nos CHU. Elle permettait de s’auto évaluer et de prendre conscience du niveau d’actualisation des connaissances de chaque répondant. Afin d’améliorer l’actualisation des connaissances, un logiciel de messages d’alerte a été conceptualisé. Il avertira les médecins via le module « Prescription » de leurs logiciels-métier lors de la prescription d’un antibiotique ayant fait l’objet d’un changement de recommandation récent. L’informatisation des dossiers devait faire gagner du temps aux professionnels de santé. Pour optimiser la gestion et l’analyse des données médicales et donc le temps des médecins une solution logicielle a été conçue permettant une fois les documents papiers scannés de reconnaître des mots clés (posologie, nom de bactérie ou de médicament) sur l’ensemble des données du dossier informatisé c’est l’ « océrisation ». Un module optionnel permettra d’afficher ces informations sous forme de frise chronologique. Pour les hôpitaux pavillonnaires une application d’optimisation GPS des trajets de l’EMI est envisagée en fonction de l’urgence et du lieu de l’avis demandé. Enfin une plate-forme commune de structuration et de logistique des EMI des différents hôpitaux a été proposée. Cette plate-forme pourra secondairement être déployée vers la ville. Le dernier projet essentiel est la création d’un parcours de sensibilisation à l’antibiorésistance des enfants par l’éducation. Il se déroulera au long du cursus scolaire par différents supports adaptés à l’âge de l’enfant et aux innovations pédagogiques et technologiques.

La réflexion sur l’antibiorésistance et le BUA doit être transversale et globale. Elle doit inclure des partenaires venant d’autres horizons afin d’enrichir nos réflexions et de faire émerger des solutions innovantes. Les IF nous ont proposé une approche intéressante, originale et innovante. La pluralité des points de vue renforce la capacité d’inventer, d’innover et d’agir.