Impact d’un programme multidisciplinaire de bon usage des antibiotiques en contexte gériatrique - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Les programmes de bon usage des antibiotiques (BUA) ont démontré leur efficacité dans les services d’hospitalisation classiques et en réanimation. A ce jour, il n’existe pas de programme de BUA spécifiquement conçu pour s’adapter aux particularités des patients et des structures gériatriques. Nous avons mis en place au sein du pôle gériatrique de notre établissement (46 lits de gériatrie aiguë, 133 lits de Soins de Suite et de Réadaptation et 254 lits de Soins de longue durée (SLD)), un programme de BUA spécifique incluant des gériatres, infectiologues, pharmaciens et soignants non prescripteurs. Nous rapportons ici l’impact de ce programme.
Matériels et méthodes |
Trois stratégies ont été mises en place simultanément dans les trois unités entre le 1er novembre 2016 et le 31 octobre 2017 :
– réévaluation hebdomadaire de toutes prescriptions d’ antibiotiques (AB) par un infectiologue au lit du patient ;
– réévaluation quotidienne de toutes prescriptions d’AB par le pharmacien sur la base d’un guide thérapeutique spécifique ;
– formations des personnels médicaux (PM) et paramédicaux (PPM).
Deux formations ont été organisées pour les PM et 5 pour les PPM (infirmier(e)s et aide-soignant(e)s). L’impact du programme a été évalué en comparant 2 périodes : avant (novembre 2015–octobre 2016=témoin) et après la mise en place du programme (novembre 2016–octobre 2017=intervention).
Résultats |
Pendant la période intervention, 32/49 soit 65 % des PM et 61/250 soit 25 % des PPM ont assisté à la formation. Les infectiologues ont réévalué 745 patients contre 461 lors de la période témoin. La réévaluation des AB en SLD s’est avérée infructueuse du fait d’une présence médicale réduite. La majorité des prescripteurs interrogés (16/19, 84 %) ont déclaré que le programme avait changé leurs pratiques en antibiothérapie. La consommation totale d’AB est restée stable à 182 doses définies journalières/1000 journées d’hospitalisation (DDJ/1000JH) sur les 2 périodes. Le taux de réalisation d’ECBU est passé de 13,8/1000 JH à 16,5/1000 JH. On observe une modification en terme de prescription de molécule entre la période témoin et la période d’intervention avec une consommation d’amoxicilline-clavulanate, amoxicilline et ceftriaxone passant respectivement de 66 à 56 DDJ/1000 JH, de 38 à 49 DDJ/1000JH et de 11 à 17 DDJ/1000 JH.
Conclusion |
La mise en place d’un programme multidisciplinaire de BUA en contexte gériatrique est possible. La spécificité de cette spécialité nécessite de mettre en place plusieurs mesures qui, dans notre étude, étaient bien acceptées. Malgré la satisfaction et l’acceptation des prescripteurs de ces mesures, notre action ne s’est pas traduite par une baisse globale des consommations. Néanmoins, il existait une modification qualitative des antibiothérapies. L’impact bénéfique devrait être évalué par d’autres méthodes plus fines évaluant notamment la qualité de l’antibiothérapie en termes, par exemple, de durées de traitement et de posologies.
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Vol 49 - N° 4S
P. S55 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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