Parcours de soins des patients consultant pour une douleur neuropathique périphérique (DNP) dans les structures tertiaires de prise en charge de la douleur en France - 12/05/19
Résumé |
Objectifs |
La douleur neuropathique périphérique (DNP) touche 7 à 10 % de la population générale et reste un besoin non satisfait significatif. Quelques études ont abordé la prise en charge de la DNP dans la vie réelle en situation clinique. Les objectifs principaux de cette étude étaient la description des parcours de soins des patients ayant une DNP consultant pour la première fois ou suivis depuis moins de un an dans des structures tertiaires de prise en charge de la douleur en France.
Méthodes |
Cette étude française observationnelle, transversale, nationale, multicentrique, promue par la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) a été réalisée entre juin et septembre 2018 et a inclus 226 spécialistes de la douleur travaillant dans des structures tertiaires de prise en charge de la douleur. Des adultes consultant en ambulatoire ou dans un hôpital de jour pour une DNP probable ou établie présentant un score DN4≥4/10 ont été inclus et ont rempli les questionnaires socio-démographiques et sur la douleur. Les informations concernant la prise en charge thérapeutique actuelle et antérieure, la spécialisation des médecins responsables de la demande d’orientation et la date du diagnostic de douleur neuropathique ont été recueillies.
Résultats |
Un total de 404 patients (âge moyen : 55,8±15,6 ans, 60,3 % de femmes, 78,3 % à la retraite ou sans emploi) a été inclus par 84 médecins. Les patients avaient le plus souvent été orientés par des médecins généralistes (39,1 %) et des chirurgiens (22,3 %). À l’inclusion, la durée moyenne de la douleur et le délai depuis le diagnostic de la DNP étaient respectivement de 43,4±68,9 mois et 20,1±39,4 mois. La DNP était généralement localisée dans les membres inférieurs (53,5 %), et découlait principalement d’une chirurgie (45,0 %), d’une radiculopathie (23,3 %) ou d’une polyneuropathie (15,6 %). Les traitements les plus fréquemment prescrits en soins primaires étaient les antalgiques (antalgiques : 65,1 % et 49,5 % ; antalgiques de niveau I : 15,1 % et 9,7 %, respectivement pour une utilisation antérieure et actuelle). Le pourcentage de patients ayant reçu des traitements non médicamenteux était le double de ceux dans des structures tertiaires de prise en charge de la douleur (25,2 %) par comparaison à ceux traités en soins primaires (12,4 %).
Conclusions |
Les patients atteints de DNP traités dans des structures tertiaires de prise en charge de la douleur étaient semblables aux patients DNP issus de la population française générale en termes d’âge, de catégories socio-professionnelles et de pourcentage de douleurs « mixtes » (radiculaire). Les patients traités dans des structures tertiaires de prise en charge de la douleur présentaient une forte prédominance de femmes, un taux élevé de douleurs post-traumatiques/post-chirurgicales et étaient principalement inactifs. Les soins primaires étaient caractérisés par un pourcentage élevé d’utilisation d’antalgiques (en particulier de niveau I) et un très faible taux de prescription de traitements non thérapeutiques. L’apparition de la douleur et le diagnostic de la DNP avaient pris un an et deux ans pour l’accès aux structures tertiaires. Ces données soulignent le besoin de faciliter l’orientation des patients présentant une DNP vers une structure tertiaire de prise en charge de la douleur et de renforcer les programmes éducatifs concernant son diagnostic et sa prise en charge.
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Vol 67 - N° S4
P. S197 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.