Évolution de la prise en charge de l’hépatite C en France : étude observationnelle réalisée à partir des données du Système national des données de santé - 12/05/19
Résumé |
Introduction |
Depuis l’arrivée des antiviraux d’action directe (AAD) en 2014 et l’ensemble des mesures favorisant leur accès universel, la prise en charge du virus de l’hépatite C a été modifiée. L’impact de ces mesures reste mal connu, notamment pour les sujets à risque (usagers de drogues, migrants…). L’objectif de ce travail est d’évaluer l’évolution de l’accès aux traitements et au dépistage de l’hépatite C.
Méthodes |
Cohorte constituée à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), incluant les patients adultes dépistés ou traités contre l’hépatite C chronique entre janvier 2015 et septembre 2018. Des algorithmes ont permis de caractériser des sous-groupes de patients à risque : migrants, population carcérale, séropositive, psychiatrique et usagers de drogue. L’analyse des séquences de traitement a permis d’évaluer les patients initiant, en cours ou ayant arrêté un traitement.
Résultats |
Au total, 61 517 patients ont été traités contre l’hépatite C entre janvier 2015 et septembre 2018 (âge moyen 51 ans ; hommes 60 %). Entre 2015 et 2017, la population traitée a augmenté de 30 % passant de 17 400 à 22 700 patients. L’âge moyen a diminué de 57 à 54 ans, et la part des femmes est passée de 35 % à 43 %. Les patients initiant un traitement représentaient chaque année 2/3 des traités. Le poids de la population à risque évoluait sensiblement, passant de 44 % en 2015 à 41 % en 2018. En 2015, parmi les patients traités contre l’hépatite C, 3 % (n=546) étaient migrants, 1 % (n=183) détenus, 18 % (n=3205) séropositifs, 21 % (n=3706) à profil psychiatrique et 16 % (n=2769) usagers de drogues. En 2017, le poids de la population séropositive diminue fortement et représente 8 % des patients. À noter que 16 à 20 % des patients étaient comptabilisés dans plusieurs populations à risque. Une analyse chronologique a permis de mettre en évidence une accélération dans la prise en charge de ces populations, entre octobre 2016 et septembre 2017 :– 42 % des détenus traités contre l’hépatite C au cours de la période d’étude ont été pris en charge au cours de ces 12 mois ;– 31 % pour les patients à profil psychiatrique ;– 32 % pour les usagers de drogue ;– 37 % pour les migrants.
La population séropositive a été prise en charge plus tôt en raison des politiques de santé, puisque 42 % des patients ont été traités entre juillet 2015 et juin 2016. Enfin, l’analyse des dépistages a mis en évidence une augmentation de 11 % du nombre de dépistés entre 2015 et 2017 (2,8 et 3,1 millions respectivement). Pour les patients dépistés puis traités, le délai médian entre le dernier test et le traitement a fortement diminué, passant de 187jours en 2015 à 86 en 2017.
Conclusion |
Cette étude permet de mettre en évidence l’évolution de la population traitée contre le VHC entre 2015 et 2018 et notamment de caractériser à partir de 2017 une augmentation du nombre de patients traités, un accès au dépistage facilité ainsi qu’un impact sur le délai de mise sous traitement après dépistage. Enfin, les données du SNDS ont permis de caractériser les populations à risque traitées contre l’hépatite C.
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Vol 67 - N° S4
P. S198-S199 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.