La « perte de chance », en droit, se définit comme un préjudice caractérisé par la privation d’un gain probable, ou la survenance d’une perte qui aurait pu être évitée. Cette notion a été étendue à la pratique médicale. En ce qui concerne l’évaluation des inhibiteurs des co-transporteurs sodium/glucose de type 2 (iSGLT2, ou gliflozines), la Société Francophone du Diabète (SFD) a une interprétation de la notion de perte de chance diamétralement opposée à celle émise récemment par la Commission de Transparence de la Haute Autorité de santé (HAS). Pour cette dernière, la perte de chance associée à une prescription d’un iSGLT2 s’apparenterait à la survenue d’une perte (i.e. risque de manifestations indésirables sévères) qui aurait pu être évitée avec la prescription d’un autre antidiabétique déjà disponible. Pour la SFD, au contraire, elle se caractérise par la privation d’un gain probable (en l’occurrence, une protection cardio-rénale bien démontrée, au moins chez les patients diabétiques de type 2 à haut risque).

The « loss of chance » is a legal term whose definition is a prejudice characterized by the deprivation of a probable gain or the occurrence of a loss that could have been avoided. This notion has been expanded to medical practice. As far the evaluation of sodium-glucose type 2 cotransporter inhibitors (SGLT2i, or gliflozins), the Société Francophone du Diabète (SFD) has a completely different view about the interpretation of the loss of chance given by the Commission de Transparence of the French Haute Autorité de santé (HAS). For the latter, the loss of chance associated with the prescription of a SGLT2i would correspond to a loss, i.e. the risk of severe adverse events, which may be avoided if another already available antidiabetic agent would have been prescribed instead of a SGLT2i. In contrast, for the SFD, the loss of chance results in the privation of a potential gain, i.e. a well demonstrated cardiovascular and renal protection, at least in patients with type 2 diabetes and at high risk.