Insuffisance rénale aiguë et inhibiteurs de PARP - 26/08/19

Doi : 10.1016/j.nephro.2019.07.228 
H. Lazareth 1, , N. Delanoy 2, E. Boissier 3, H. Ayari 4, R. Cohen 4, A. Karras 1, M. Courbebaisse 4, E. Thervet 1, N. Pallet 5
1 Service de Néphrologie, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP–HP, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France 
2 Service d’Oncologie Médicale, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP–HP, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France 
3 Service d’Oncologie Médicale, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP–HP, Paris, France 
4 Service de Physiologie et explorations fonctionnelles, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP–HP, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France 
5 Service de Biochimie, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP–HP, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les inhibiteurs de la poly-ADP-ribose-polymérase-1(PARP) sont prescrits pour le traitement des cancers du sein et de l’ovaire métastatiques. Ils réduisent l’activité du système de réparation de l’ADN. En synergie avec les mutations perte de fonction de BRCA dans les cellules tumorales, ils induisent l’apoptose de la cellule. L’Olaparib est fréquemment associé à une élévation modérée de la créatininémie par inhibition d’OCT2. Aucune donnée n’existe sur la fonction rénale des patientes sous Niraparib.

Méthodes

Etude rétrospective monocentrique sur toutes les patientes ayant reçu du Niraparib en traitement d’entretien d’un cancer de l’ovaire métastatique.

Résultats obtenus ou attendus

Vingt patientes ont été incluses. Le Niraparib a été introduit en moyenne 4,6 ans après le diagnostic, principalement après la troisième ligne de chimiothérapie (75 %). L’âge moyen était de 71,1 ans, 70 % des malades présentaient une hypertension artérielle, 25 % une dyslipidémie,15 % étaient diabétiques, 30 % avaient un IMC>25kg/m2. Toutes les malades ont reçu des sels de platines, 90 % des anti-VEGF. Avant traitement, le débit de filtration glomérulaire moyen estimé (DFGe, CKD-EPI) était de 66,35±3,5 ml/min/1,73m2. Après introduction du Niraparib, toutes les malades ont développé une insuffisance rénale aiguë. La diminution moyenne du DFGe était de 19,5±2,6ml/min/1,73m2 (p<0,0001,−29,0±3,3 %) après un délai moyen de 42,6±6,6jours. Le Niraparib était arrêté chez 80 % des malades (toxicité hématologique n=9, progression n=7). Il n’existait pas de protéinurie ni d’anomalie du sédiment. Après arrêt, la fonction rénale s’améliorait (+16,4±3,1ml/min/1,73m2). Les DFGe avant et après arrêt n’étaient pas différents statistiquement. Sous Niraparib, les DFGe étaient comparables aux DFG mesurés par clairance du Chrome EDTA, rendant peu probable une inhibition de sécrétion tubulaire de la créatinine.

Conclusion

L’utilisation du Niraparib est associée à la survenue systématique d’une insuffisance rénale aiguë, régressant à l’arrêt. L’hypothèse physiopathologique principale serait une inhibition des récepteurs dopaminergiques entraînant une diminution de la vasodilatation de l’artériole afférente et du DFG.

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Plan


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Vol 15 - N° 5

P. 356 - septembre 2019 Retour au numéro
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