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Association d’une lèpre borderline tuberculoïde et d’une tuberculose en France métropolitaine - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.432 
L. Rousset 1, , A. Sokal 1, M.-D. Vignon-Pennamen 2, V. Pagis 1, M. Rybojad 1, J.-D. Bouaziz 1, M. Bagot 1, M. Jachiet 1
1 Dermatologie 
2 Anatomie et cytologie pathologique, hôpital Saint-Louis, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En métropole, près de 20 nouveaux cas de lèpre sont diagnostiqués chaque année. L’incidence de la tuberculose en France est de 7,2/100 000 habitants et l’association des deux mycobactéries a été exceptionnellement rapportée. Nous rapportons un cas de co-infection avec lèpre borderline tuberculoïde (BT) et tuberculose disséminée diagnostiqué en France métropolitaine.

Observation

Un homme de 34 ans, originaire d’Inde, consultait pour des plaques érythémateuses infiltrées et hypoesthésiques du visage, du tronc, des membres supérieurs, de la cuisse droite et du lobule de l’oreille droite. La biopsie cutanée montrait un granulome épithélioïde lympho-histiocytaire à tropisme péri-sudoral et péri-nerveux, et la coloration de Ziehl mettait en évidence des bacilles acido-alcoolo-résistants. La PCR Mycobacterium leprae était positive, confirmant le diagnostic de lèpre, BT d’après la présentation clinico-biologique. Le patient présentait une altération de l’état général fébrile et des douleurs abdominales, ne s’intégrant pas dans le cadre de la lèpre. La tomodensitométrie montrait un épanchement pleural gauche de moyenne abondance, une adénopathie hilaire droite de 11mm à centre nécrotique et un épanchement péritonéal. La ponction pleurale trouvait un exsudat lymphocytaire et la biopsie ganglionnaire ne montrait pas de granulome. L’examen direct, la culture et la PCR BK étaient négatifs dans les biopsies bronchique et cutanée, et les BK crachats. Le test du Quantiféron® et l’intradermoréaction à la tuberculine étaient positifs. Le tableau clinico-radiologique était en faveur d’une tuberculose disséminée, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un traitement associant polychimiothérapie anti-lépreuse (PCT) et quadrithérapie antituberculeuse (rifampicine, isoniazide, ethambutol, pyrazinamide, clofazimine) était débuté. Quelques jours après, une réaction de réversion (diplégie faciale), justifiait une corticothérapie à 1mg/kg/j. À 12 mois était notée une régression complète des lésions cutanées, extra-cutanées et de la diplégie faciale.

Discussion

Au total, moins de 200 cas de co-infection lèpre et tuberculose ont été rapportés, avec un âge médian de 37 ans [18–69]. La lèpre est inaugurale dans 89 % des cas, et la tuberculose dans 6 % des cas, avec un intervalle médian de 12 mois [0,5–300] ; les 2 infections sont simultanées dans 5 % des cas. La lèpre est lépromateuse dans 80 % des cas et tuberculoïde dans 20 % des cas. La tuberculose est pleuropulmonaire dans 90 % des cas, rarement cutanéo-muqueuse. Plusieurs hypothèses physiopathologiques historiques ont été avancées, celle de l’immunité croisée et celle de la mortalité de la co-infection.

Conclusion

De même zone d’endémie, cette co-infection doit être connue car elle peut être fatale. Un cas de lèpre doit faire rechercher une tuberculose latente afin de limiter l’émergence de formes résistantes à la rifampicine et d’éviter une réactivation, a fortiori si une corticothérapie est associée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lèpre paucibacillaire, Mycobactérie, Tuberculose disséminée


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.432.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A269 - décembre 2019 Retour au numéro
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