Quel est le bénéfice d’une 3e heure à dilatation complète sur le mode d’accouchement ? - 05/12/19
What is the benefit of delaying pushing by three hours after the diagnosis of full dilation on the mode of delivery?
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Résumé |
Objectif |
L’objectif principal de l’étude était d’évaluer l’association entre une 3e heure à dilatation complète et le mode d’accouchement. L’objectif secondaire était d’évaluer l’association entre une 3e heure à dilatation complète et la morbidité maternelle et néonatale.
Méthode |
Il s’agit d’une étude rétrospective, bicentrique de type « ici-ailleurs » incluant les femmes nullipares à bas risque avec un fœtus unique en présentation céphalique, ayant accouché à terme (≥37SA) sous analgésie péridurale et qui ont atteint la dilatation complète (DC) avec un rythme cardiaque fœtal non suspect. Les femmes de l’étude ont accouché entre septembre et décembre 2016 dans deux maternités parisiennes, l’une ayant un protocole autorisant 3heures d’expectative à dilatation complète (maternité A) et l’autre, un protocole n’autorisant pas plus de 2heures d’expectative (maternité B). Le critère de jugement principal était le mode d’accouchement étudié en deux classes : accouchement par voie basse spontanée et accouchement opératoire (regroupant les accouchements instrumentaux et les césariennes). Afin d’évaluer l’association entre le protocole d’expectative à dilatation complète et le mode d’accouchement, nous avons réalisé des analyses univariées en intention de traiter.
Résultats |
Les deux populations étaient comparables concernant les caractéristiques préexistantes à la grossesse, les caractéristiques de la grossesse, et les caractéristiques du travail et de l’accouchement sauf pour le mode d’entrée en travail et l’utilisation d’oxytocine pendant le travail. La durée moyenne de la phase de descente était plus élevée dans la maternité A (protocole 3heures à DC) que dans la maternité B (protocole 2heures à DC) (p<0001). Le protocole autorisant une 3e heure d’expectative à dilatation complète permettait de diminuer significativement les accouchements par voie basse instrumentale (OR=0,60 ; IC 95 % [0,40–0,91] ; p=0017). Il n’y avait aucune différence concernant le taux de césarienne entre les deux protocoles (p=0,318). Nous n’avons pas mis en évidence d’augmentation de la morbidité materno-néonatale (hémorragie du post-partum, déchirure périnéale, score d’Apgar à 5min de vie, pH au cordon et transfert en réanimation/néonatalogie) associée à la présence d’un protocole autorisant 3heures d’expectative à dilatation complète.
Conclusion |
Notre étude a montré une diminution significative des accouchements opératoires et plus précisément des extractions instrumentales avec un protocole autorisant une 3e heure d’expectative à dilatation complète par rapport à un protocole n’en autorisant que deux, sans augmentation de la morbidité materno-néonatale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objective |
The primary objective of this study was to assess the association between a protocol allowing delaying pushing up to three hours after the diagnosis of full dilation and the mode of delivery. The secondary objective was to assess the association between a protocol allowing delaying pushing up to three hours after the diagnosis of full dilation and maternal and neonatal morbidity.
Methods |
This retrospective study included low-risk nulliparous women reaching full dilation with a normal fetal heart rate and delivering of a term singleton fetus in cephalic presentation, under epidural analgesia. Women were included if they had delivered between September and December 2016, in two Parisian maternity units, one having a protocol allowing delaying pushing up to three hours after the diagnosis of full dilation (maternity unit A) and the other allowing to delay pushing up to no more than two hours (maternity unit B). The primary outcome was the mode of delivery studied in two classes: spontaneous vaginal delivery and operative delivery (including instrumental vaginal delivery and cesarean). The association between the protocol and the mode of delivery was assessed through intention to treat univariate analyses.
Results |
The pre-existing characteristics, the pregnancy characteristics and the labor and delivery characteristics were comparable between the two maternity units except for the mode of onset of labor and the rate of oxytocin administration during labor. The average duration of the passive descent phase was higher in maternity A than in maternity B (P<0.001). The women delivering in the maternity with a protocol allowing delaying pushing up to three hours had significantly less risks of having an instrumental vaginal delivery compared to a protocol allowing no more than two hours of delayed pushing (OR=0.60; 95% CI [0.40–0.91]; P=0.017). There was no difference in the caesarian rate between both maternity units (P=0.318). We did not identify any increase in maternal or neonatal morbidity (post-partum hemorrhage, perineal lacerations, Apgar score at 5min, umbilical cord pH and transfer in neonatal unit intensive care unit) associated with a protocol allowing delaying pushing up to three hours.
Conclusion |
This study showed a significant decrease in the operative deliveries, in particular in instrumental deliveries, with a protocol allowing delaying pushing up to three hours when compared with a protocol allowing no more than 2hours, without any increase in maternal or neonatal morbidity.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Phase de descente, Deuxième stade, Travail, Nullipare, Bas risque
Keywords : Delayed pushing, Second stage, Labor, Nulliparous, Low-risk
Plan
☆ | Prix du CNSF 2018. |
Vol 18 - N° 6
P. 302-311 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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