La modulation du microbiote intestinal par la pectine prévient les atteintes hépatiques dans un modèle murin de NASH - 11/05/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La stéatohépatite non-alcoolique (NASH) est une maladie chronique du foie dont la prévalence est en constante augmentation, en corrélation avec l’épidémie d’obésité mondiale. Si des composantes génétiques et environnementales sont liées au développement de cette pathologie, il a été démontré que le microbiote intestinal (MI) joue un rôle causal dans la pathogenèse de la NASH. Les différentes méthodes permettant de contrôler le MI, pré-, probiotiques ou transplantation fécale, nécessitent encore des progrès pour améliorer la prise en charge de la NASH par cette voie. Dans cette optique, il est nécessaire de comprendre les mécanismes par lesquels ce MI agit. Nous avons évalué l’effet protecteur de la pectine sur le développement des lésions hépatiques chez des souris sous régime enrichi en graisses (HFD) et corrélé cela aux modifications du MI et à l’atteinte intestinale.
Matériel et méthodes |
Des souris ont été nourries avec un régime standard (ND) ou enrichi en graisses (HFD) supplémentés ou non avec 0,4 % ou 2 % de pectine, pendant 4 mois. Au terme du régime, les lésions hépatiques sont évaluées via le dosage plasmatique des ALAT, la quantification des triglycérides hépatiques, l’histologie et l’expression d’ARNm de cytokines et chimiokines. Ces lésions sont corrélées à la composition du MI, analysé par séquençage 16S et aux altérations de la barrière intestinale analysées par histologie et PCR quantitatives.
Résultats et analyse statistique |
Les souris soumises à un régime HFD présentent une stéatose, une élévation des ALAT et une augmentation des marqueurs pro-inflammatoires. Ces effets sont prévenus par une supplémentation en pectine de manière dose-dépendante. La prise de poids associée au régime HFD est classiquement associée à une altération de la sensibilité au glucose. Le test de tolérance au glucose montre que les souris des groupes HFD présentent bien une diminution de la tolérance au glucose par rapport aux souris des groupes ND, indépendamment de la dose de pectine. Les souris sous régime HFD 2 % de pectine ont une consommation calorique plus élevée que les souris des groupes HFD, malgré une prise poids similaire. L’analyse histologique du tissu adipeux brun de ces souris montre que ce dernier présente une morphologie de brunissement plus importante. L’analyse globale du microbiote intestinal montre que la pectine modifie le MI de manière dose dépendante en reversant notamment le ratio des Firmicutes/Bacteroidetes. L’épithélium intestinal est altéré chez les souris HFD, la pectine permet de prévenir cette altération notamment en favorisant la production de mucus et de peptides anti-bactériens participant à la restauration de la barrière intestinale.
Conclusion |
Ces résultats préliminaires montrent que la pectine prévient l’apparition des lésions hépatiques dans un modèle murin de NASH, via notamment la modification du MI et à l’amélioration de l’atteinte de la barrière intestinale. Des transplantations fécales de MI modifié par la pectine sont en cours d’expérimentation afin de prouver que ce sont les modifications du MI induites par la pectine qui engendrent l’effet protecteur observé sur la barrière intestinale et les lésions hépatiques.
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Vol 34 - N° 1
P. 73 - avril 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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