Colorectal cancer is the third most common cancer and the second most deadly in France. A Cochrane meta-analysis has confirmed the benefits of colorectal cancer screening. A nationwide colorectal screening program was set up in France in 2009 for medium-risk, asymptomatic people aged 50 to 74 years. It has been based, since 2015, on the Fecal Immunochemical Test. The participation rate for 2016–2017 was 34%, which is lower than the European objectives. The objective of this study was to evaluate the impact of the program at the current participation rate and at rates of 45% and 65%.

The epidemiological impact of the program was estimated from the results of an individual simulation model adapted from the Microsimulation Screening Analysis Colon model, calibrated and transposed to the French context. An initial analysis was conducted to estimate the individual impact of screening and a second for the entire eligible population, at various participation rates.

The test is associated with a lifetime reduction in the risk of colorectal cancer of 24% for men and 21% for women, and a reduction in the risk of death from colorectal cancer of 51% and 43% respectively. At the current level of participation, the program reduces incidence by 5% and mortality by 14% compared to no organized screening. The impact would be reduced by an additional 3% and 8% for participation rates of 45% and 65% respectively. Similarly, mortality would decrease by an additional 8% and 22%.

These results confirm that in a population at medium risk for colorectal cancer, the organised programme is an effective strategy for reducing its incidence. They also confirm that the achievement of European objectives remains a key issue for improving the effectiveness of organized screening. An evolution of immunological test delivery modalities could help to achieve these participation objectives.

Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième le plus mortel en France. Son dépistage présente un intérêt qui a été confirmé dans une méta-analyse Cochrane. Le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal, en France, a été mis en place en 2009. Il s’adresse, tous les deux ans, aux personnes âgées de 50 à 74 ans à risque moyen et asymptomatiques. Il, repose, depuis 2015, sur le test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles. Le taux de participation pour 2016–2017 était de 34 %, inférieur aux recommandations européennes. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact du programme au taux actuel et aux taux européens de 45 % et 65 %.

L’impact épidémiologique du programme a été estimé à partir des résultats d’un modèle de simulation individuelle adapté du modèle « Microsimulation Screening Analysis Colon model » calibré et transposé au contexte français. Une première analyse a été réalisée afin d’estimer l’impact individuel du dépistage et une seconde pour l’ensemble de la population éligible, aux différents taux de participation.

La réalisation d’un test dans le cadre du programme est associée à une réduction du risque de développer un cancer colorectal au cours de la vie, de 24 % pour les hommes et de 21 % pour les femmes, et une réduction du risque de décéder du cancer colorectal, de 51 % et 43 % respectivement. Au niveau de participation actuel, le programme permet de réduire de 5 % l’incidence et de 14 % la mortalité par rapport à l’absence de dépistage organisé. L’incidence serait réduite de 3 % et 8 % additionnels pour des taux de participation, respectivement, de 45 % et 65 %. De façon similaire, la mortalité diminuerait de 8 % et 22 % additionnels.

Ces résultats confirment que dans la population à risque moyen, le dépistage organisé est une stratégie efficace pour la réduction du risque de cancer colorectal. Ils confirment également que l’atteinte des objectifs européens reste un enjeu clef pour améliorer l’efficacité du dépistage organisé. Une évolution des modalités de remises du test immunologique pourrait permettre d’atteindre ces objectifs de participation.