La mise en œuvre d’un parcours de vie de qualité, pour l’inclusion sociale et citoyenne des personnes vivant avec des troubles psychiques repose sur le développement de réponses à des besoins bien identifiés, sur leur articulation et sur la coopération entre les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

Les pratiques de réadaptation au travail et d’aide à la réinsertion professionnelle évoluent. Selon les résultats convergents de nombreuses études et quelques expériences menées en France, les dispositifs d’emploi accompagné (ou job-coaching) offrent plus de chance aux personnes soignées pour des troubles psychiques d’accéder à un emploi que les logiques traditionnelles de la réadaptation.

Ce changement de stratégie correspondant au passage du « train then place » (former, ré entraîner, puis insérer) au « place and train », qui a déjà été adopté par de nombreux pays, vient d’être rendu possible par l’adoption de la loi 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail. L’article 52 de cette loi instaure en effet un dispositif d’emploi accompagné pour les travailleurs handicapés et leurs employeurs.

Il s’agit donc d’insérer d’emblée, sans étape préparatoire, puis de former et soutenir sur le long terme le travailleur, dans le cadre même de son activité de travail. Cette démarche qui impose un accompagnement de la personne, exige une posture singulière des conseillers en emploi accompagné afin d’obtenir également la mobilisation des employeurs et des partenaires. Ces conseillers en emploi s’appuient sur la méthodologie de l’IPS (« Individual Placement and Support »), qui a été définie dans les années 90, mais aussi sur le savoir expérientiel des parties prenantes.

Cet emploi accompagné contribue au renforcement de l’estime de soi ; il participe au processus de rétablissement et s’inscrit totalement comme une forme d’exercice de la citoyenneté.