Introduction Peu d’études ont évalué les effets de médiation thérapeutique par les jeux de société chez les patients alcoolodépendants [1,2]. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’intérêt de ces jeux dans une population de patients du service d’Addictologie SESAME à Amiens, hospitalisés pour sevrage, en particulier leur impact sur les déficits cognitifs induits par l’alcool.

Matériel et méthodes L’étude a inclus 28 patients hospitalisés pour sevrage d’alcool complexe, ayant bénéficié d’un atelier jeu (BrainstormTM, Speed cupsTM, BrainboxTM, et Time’s upTM) et 29 patients témoins. Les patients ont été évalués à l’admission (t0) et en fin d’hospitalisation (t1) à l’aide du Montreal Cognitive Assessment Scale (MoCA), d’un auto-questionnaire et d’un hétéroquestionnaire évaluant les capacités hédoniques et l’intégration au groupe [3, 4].

Résultats Dans le groupe de patients ayant bénéficié des jeux, les scores moyens MoCA étaient améliorés entre t0 et t1 (scores MoCA à t0 : 23,89 ± 3,88, à t1 : 25,66 ± 4,62, test t : -2,47, p < 0,01). Les sous-scores améliorés étaient ceux évaluant la mémoire, les fonctions exécutives et visuospatiales. Il n’y avait pas d’amélioration significative dans le groupe témoin (scores MoCA à t0 : 24,86 ± 3,96, à t1 = 26,36 ± 3,40, test t : -1,53, p = 0,07). Les évaluations qualitatives ont retrouvé un impact sur les ressentis de plaisir et d’intégration au groupe.

Discussion et conclusions Ces résultats suggèrent un intérêt des jeux de société concernant les fonctions cognitives, le sentiment de satisfaction personnelle et celui d’intégration sociale (plaisir d’une expérience ludique partagée). Des études complémentaires seraient nécessaires pour évaluer les fonctions cognitives avec des tests neuropsychologiques plus précis.