Dépression post-AVC : un modèle de prédictivité - 29/05/20
Résumé |
Dans les pays développés, les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) représentent la 3e cause de décès, la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième cause de démence. Un épisode dépressif apparait chez un tiers de ces sujets et une évaluation à trois mois permet d’identifier 80 % des patients déprimés. Malgré l’identification de nombreux facteurs de risque (notamment un antécédent personnel de dépression, des troubles des fonctions exécutives et de la mémoire de travail) la capacité à prédire un épisode dépressif en post-AVC reste peu satisfaisante. Dans ce contexte, l’élaboration d’un nouvel outil prédictif apparait indispensable.
L’objectif principal est d’évaluer, au décours immédiat d’un AVC, la capacité des tests cognitifs à prédire la survenue d’un épisode dépressif dans les trois mois. L’objectif secondaire est d’établir un modèle de prédictivité de dépression post-AVC.
Nous avons réalisé une étude longitudinale prospective avec inclusions consécutives dans le service de neurologie du Centre Hospitalier Sainte-Anne. Des tests cognitifs ainsi qu’une évaluation psychiatrique étaient proposés lors de l’inclusion, puis un rappel téléphonique à 3 mois permettait d’évaluer la présence ou non d’une dépression post-AVC.
Au total nous avons évalué 59 patients post-AVC. Parmi eux, 1 est décédé et 1 est perdu de vue. 8 patients – tous des hommes – ont présenté une dépression post-AVC, soit 13,6 % de l’échantillon total. Les analyses n’ont pas permis l’identification de facteur de risque cognitif de dépression post-AVC.
En revanche, la régression logistique a permis d’établir un modèle statistique de prédictivité de la dépression post-AVC, qui met en évidence trois variables explicatives ; un antécédent personnel de dépression, d’infarctus du myocarde, le genre masculin. Parmi les trois étapes de régression logistique comprenant respectivement 1, 2 et 3 variables explicatives, le 1er modèle établit que l’absence d’antécédent personnel de dépression conduirait à un risque de 4,5 % de dépression post-AVC. Ce risque est multiplié par 10 lorsqu’un antécédent personnel de dépression est présent. Autrement dit le modèle permet de prédire qu’un patient avec un antécédent personnel de dépression a un risque de 50 % de développer une dépression post-AVC.
Ce modèle permet l’identification d’une population plus à risque pour laquelle une surveillance clinique psychiatrique doit être proposée, voire un traitement antidépresseur prophylactique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépression Post-AVC, Troubles cognitifs, Facteurs de risque, Facteurs prédictifs, Etude de cohorte
Vol 1 - N° S
P. S151-S152 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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