Introduction Les expériences psychotiques font l’objet de plusieurs travaux récents en population générale. Leur évaluation en pratique clinique peut être complexe. Un outil simple et acceptable en population adolescente est l’auto-évaluation par le questionnaire Prodromal Questionnaire PQ16.

Nos objectifs étaient d’évaluer la prévalence des différentes expériences psychotiques chez des patients hospitalisés pour la première fois en psychiatrie, en dehors de tout préjugé diagnostique.

Matériel et Méthodes Population : jeunes(16-26ans) hospitalisés pour la 1^re fois sans ATCD psychiatrique. L’évaluation reposait sur l’évaluation des expériences psychotiques et le diagnostic à la sortie d’hospitalisation, réactualisé 6 mois après le début des troubles. Les patients répondaient également aux questionnaires AUDIT, CUDIT et le Fagerström. Les expériences psychotiques ont été mesurées à l’aide de la PQ16.

Résultats 50 patients ont été inclus dans l’étude. Le suivi prospectif des patients a montré à 6mois: schizophrénie 28 %, troubles de l’humeur 44 %, troubles anxieux 6 %, troubles de la personnalité 24 %, épisode psychotique bref : 2 %, autres 14 %. L’évaluation des expériences psychotiques a montré des scores élevés quel que soit le diagnostic de sortie et le diagnostic à 6 mois (figure 1). Tous les items étaient largement représentés (figure 2). Le risque de transition psychotique était évalué à 92%. La consommation de cannabis était associée à une augmentation des perceptions délirantes de présence (item 15, humeur « délirante », p = 0.041). Le tabagisme et l’alcool déclarés n’avaient pas d’impact.

Approche prospective Association avec le traitement de sortie : Une seule expérience psychotique étaient associées avec un traitement de sortie antipsychotique à visée antiproductive(les hallucinations gustatives et olfactives (p(f) = 0.04)).

Association des expériences psychotiques avec le diagnostic de schizophrénie à 6 Mois : Deux expériences étaient associées : les hallucinations gustatives/olfactives et les idées de référence.

Discussion Nos résultats montrent une fréquence élevée des expériences psychotiques dans une population hospitalisée en psychiatrie pour la première fois, et ceci quel que soit le diagnostic. Peu de symptômes sont spécifiques d’un diagnostic de trouble schizophrénique. Nos résultats appuient l’importance d’une approche dimensionnelle et trans-nosographique des phénomènes psychotiques, en particulier hallucinatoires.