Dispositif de veille destiné aux patients suicidants : étude d’acceptabilité soignants - 29/05/20
Résumé |
Introduction La prévention du suicide est un enjeu de santé publique important. La conduite thérapeutique devant un patient suicidaire est très variable mais les stratégies préventives sont cependant toujours indiquées. Parmi elles, les dispositifs de veille ont montré des résultats intéressants (1–3). Ils reposent sur l’hypothèse que le maintien d’un lien avec un patient ayant traversé une crise suicidaire permet de réduire le risque de récidive [4]. L’objectif du protocole SIAM (Suicide Intervention Assisted by Messages [1]) est de démontrer l’efficacité du dispositif de veille par SMS sur la réduction suicidaire à 6 mois. Il s’agit d’un essai clinique randomisé et contrôlé. L’acceptabilité par les soignants est un facteur primordial d’adoption d’une méthode de soins s’appuyant sur la santé connectée. C’est pourquoi nous avons mis en place une étude permettant d’évaluer l’acceptabilité des soignants.
Objectif Il s’agit d’une étude prospective pluricentrique avec l’objectif principal d’évaluer l’acceptabilité par les soignants de l’utilisation d’une application web de e-santé de maintien du lien avec les patients suicidants après leur sortie des soins, et ce dans la pratique courante.
Méthode Un échantillon de 98 soignants, âgés de 21 à 64 ans, a ainsi été recruté (33 infirmiers, 41 médecins et 24 internes) sur la période du 7 mars 2018 au 27 mai 2018. Ils ont été contactés par mail et ont rempli un auto-questionnaire anonyme (support googleForm). L’acceptabilité de ce protocole et de l’interface internet ont notamment été testés par la question suivante: « Conseilleriezvous cet outil à vos collègues ? ». Le calcul a été réalisé grâce au Net Promoter Score (NPS). Cette question, qui se cote sur une échelle de 1 à 10, est classiquement utilisée comme indicateur de fidélité.
Résultats Ils témoignent d’une adhésion globale des soignants (NPS : score moyen à 1.1). Cependant, en détaillant selon les professions, on retrouve un score négatif pour les psychiatres (NPS -2.44). Les infirmiers et les internes ont des NPS positifs (3.03 et 4.17), mais ont par contre des taux élevés de soignants avec des réponses indéterminées (54 % pour les internes et 42 % pour les infirmiers).
Discussion Ainsi les internes et les infirmiers restent globalement indécis vis-à-vis de cette procédure. Il conviendra donc par la suite de déterminer les raisons de leur incertitude pour mettre en place des mesures leur permettant d’adhérer au protocole.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Suicide prevention, Mobile health, Text messages, e-health
Vol 1 - N° S
P. S169 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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