Psychotropes en EPSM : analyse de pratiques hors-AMM - 29/05/20
Résumé |
Contexte Les prescriptions hors-AMM constituent une pratique qui existe dans les établissements de santé. Certaines font l’objet de nombreuses publications scientifiques alors que d’autres semblent moins connues.
Objectif Décrire les pratiques de prescription de 3 psychotropes (Olanzapine, Quetiapine et Teralithe) au regard des recommandations des RCP et des justifications des prescripteurs.
Patients et Méthodes Les prescriptions des 3 médicaments ont été recueillies rétrospectivement sur une période d’un an (1er décembre 2016 au 1er décembre 2017). La posologie ou la modalité d’administration a été le paramètre étudié pour vérifier la concordance avec les données des RCP :
– Une posologie maximale de 20 mg par jour pour l’Olanzapine ;
– Une prise unique journalière pour le Teralithe LP et vespérale pour la Quetiapine LP.
Sur l’ensemble des services de l’EPSM, 254 patients se sont vus prescrire de l’Olanzapine, 256 de la Quetiapine et 75 du Teralithe. Il a été demandé aux prescripteurs la raison qui pouvait les amener à réaliser ces prescriptions hors-AMM.
Résultats 27 prescriptions d’Olanzapine sont à posologie hors-AMM (25 à 60 mg), correspondant à 10,6 % des patients. Concernant la Quetiapine, 21 prescriptions (8,2 %) sont à posologie fractionnée en 2 prises (n = 15) ou 3 prises journalières (n = 6). Le plus souvent, la dose totale est répartie de façon égale sur la journée, sinon la dose la plus importante est prescrite le soir. Enfin, 6 prescriptions de Teralithe LP (8 %) sont à posologie fractionnée en 2 prises (n = 4) ou 3 prises journalières (n = 2). Les prescripteurs précisent que les modalités de prescriptions sont en partie liées au contexte particulier des patients. Une posologie élevée d’Olanzapine peut se justifier par une résistance au traitement ou par un délire persistant à posologie conventionnelle. Le but étant d’obtenir une action sédative en évitant l’association à des antipsychotiques sédatifs purs. Le fractionnement des doses permettrait d’obtenir un effet sédatif et anxiolytique mieux réparti sur la journée, ou d’éviter un ressenti de certains patients d’avoir un « fort traitement » avec une prise de 3 comprimés.
Conclusion Les prescriptions hors-AMM résultent de la grande hétérogénéité des patients de psychiatrie et de leurs spécificités cliniques. Pour autant, le fractionnement des posologies n’est pas une pratique retrouvée dans la littérature. L’amélioration de la connaissance de ces pratiques facilitera la validation pharmaceutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hors-AMM, Bon usage, Psychotrope
Vol 1 - N° S
P. S173 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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