Contexte – Les enfants dyspraxiques manifestent fréquemment des difficultés dans d’autres domaines cognitifs (attention, émotion, comportement, socialisation). Les études longitudinales permettent d’examiner les relations complexes entre le développement moteurs et les autres domaines cognitifs pendant la période préscolaire. Objectif – Analyser l’influence des facteurs cognitifs précoces sur les trajectoires du développement de la motricité fine.

Méthode – Les performances en motricité fine de 1138 enfants de la cohorte EDEN ont été évalués à 3 et 5-6 ans avec la tâche de copie de figue de la NEPSY et à partir de questionnaires parentaux (Ages and Stages Questionnaire).

A 3 ans, les performances linguistiques ont été évalués par plusieurs tests issues des batteries NEPSY et ELOLA. Les difficultés émotionnelles, comportementales et relationnelles ainsi que les symptômes d’inattention & hyperactivité ont été évaluées à 3 ans à partir de l’échelle Strengths & Difficulties Questionnaire (SDQ). Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour examiner si les changements positifs ou négatifs des performances en motricité fine entre 3 et 5-6 ans étaient associés à des facteurs cognitifs spécifiques à 3 ans. Ces modèles étaient ajustés sur de nombreux facteurs environnementaux pré et postnatals.

Résultats – Le score d’inattention & hyperactivité du SDQ à 3 ans était associé à une augmentation du risque de trajectoire déclinante des performances en motricité fine (OR [CI 95 %] = 1.42 [1.12-1.79]). Les performances en langage à 3 ans étaient à une augmentation du risque de trajectoire résiliente des performances en motricité fine (1.64 [1.06-2.53]).

Conclusions – Cette étude contribue à nous fournir une meilleure compréhension de l’histoire naturelle du développement normal et pathologique de la motricité fine en identifiant les facteurs cognitifs qui prédisent les changements de performances en motricité fine entre 3 et 5-6 ans.