TDAH et obésité : une association explosive expliquée par l’addiction à l’alimentation ? - 29/05/20
, J. Frammery 1, S. Cortese 2, N. Ballon 1Résumé |
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et l’obésité sont deux problèmes de santé publique majeurs. Les travaux de ces dernières années ont démontré que ces deux troubles étaient fortement comorbides (Cortese et al., Am J Psychiatry 2016). À titre d’exemple, chez les patients TDAH, la prévalence de l’obésité est augmentée de 70 % comparativement à la population générale. Pour autant, nous ne connaissons pas encore bien les facteurs explicatifs de cette association (Cortese & Castellanos, Expert Rev Neurother 2014). Bien que l’addiction à l’alimentation puisse être un des facteurs de développement et de maintien de certaines formes d’obésité (Gearhardt et al., Int J Eat Disorders 2012; Volkow, Wang, Tomasi, & Baler, Obes Rev 2013), et bien que les addictions soient plus fréquentes chez les patients TDAH qu’en population générale (Lee, Humphreys, Flory, Liu, & Glass, Clin Psychol Rev 2011), nous manquons de données quant au lien entre diagnostic de TDAH, addiction à l’alimentation et obésité à l’âge adulte.
Dans cette communication, nous présentons et testons l’hypothèse selon laquelle l’addiction à l’alimentation serait un facteur médiateur entre TDAH et surpoids/obésité. Autrement dit, la prévalence élevée d’obésité chez les patients TDAH pourrait, chez certains patients, être secondaire à un trouble addictif : l’addiction à l’alimentation. Cette hypothèse a été testée dans une population de 105 patients obèses chez lesquels nous avons évalué le diagnostic de TDAH (hétéro-évaluation DIVA 2.0, auto-questionnaires ASRS et WURS), l’addiction à l’alimentation (YFAS 2.0, critères DSM-5) et l’obésité. Dans cette population, la prévalence de TDAH était de 26,7 % (i.e., prévalence dix fois supérieure à celle observée en population générale adulte). Les associations constatées entre TDAH, addiction à l’alimentation et obésité, ainsi que la constatation d’un âge de début du TDAH plus précoce que l’obésité, sont autant d’arguments en faveur de cette hypothèse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : TDA/H, Obésité, Addictions, Addiction à l’alimentation, Troubles des conduites alimentaires
Vol 1 - N° S
P. S57-S58 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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