S'abonner

Emergence du second foyer d’endémie d’encéphalite à tique en 2019 - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.226 
A. Velay 1, C. Janssen 2, L. Gontard 1, B. Chanzy 2, M. Wendling 1, M. Martinot 3, Y. Hansmann 1, S. Fafi-Kremer 1
1 CHU Strasbourg, Strasbourg, France 
2 CH Annecy-Genevois, Annecy, France 
3 CH de Colmar, Colmar, France 

Résumé

Introduction

Le virus Tick-borne encephalitis (TBE) est responsable de l’encéphalite à tique, zoonose surtout transmise à l’homme par piqûre de tique du genre Ixodes. En France depuis 2016, le nombre de cas confirmés par an est passé en moyenne de 10 à 20 cas. En 2019, le nombre de cas autochtones rapportés en région Auvergne Rhône Alpes a augmenté. Nous avons étudié si cette augmentation était attribuable à un changement des habitudes de prescription de la sérologie TBE, puis comparé les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des cas autochtones alpins aux cas alsaciens (1er foyer endémique).

Matériels et méthodes

De 2014 à 2019, 3256 échantillons (sérums ou LCR) de 2993 patients suspects de TBE en France ont été testés (Serion classic TBE virus IgM and IgG ; TBE Enzygnost IgM et IgG Siemens). Les données cliniques ont été recueillies pour classer les patients positifs en IgM et IgG en cas confirmés (critères ECDC). Les données épidémiologiques, cliniques, la durée d’hospitalisation et le délai de prescription de la sérologie ont été analysés.

Résultats

De 2014 à 2019, 14 cas de TBE ont été confirmés en région alpine dont 5 en 2019 (1 à 2 cas par an entre 2014 et 2018) et 77 cas ont été rapportés en Alsace. Le nombre de sérologies reçues au laboratoire entre 2018 et 2019 issues de la région Auvergne Rhône Alpes et la distribution géographique des prescripteurs, situés surtout en Haute Savoie sont stables. En revanche, d’avantage de sérologies ont été réalisées au cours de la période d’activité du vecteur (avril–octobre) en 2019 (75 % vs 64 % en 2018). Le taux de séropositivité IgM et IgG TBE a significativement augmenté de 1,94 % à 11 % (p : 0,0188) rejoignant les taux habituellement mesurés en Alsace. L’âge médian des cas alpins est de 58 ans (8–87 ans) contre 49 ans (8–74 ans) pour les cas alsaciens. Une piqûre de tique était retrouvée chez 50 % des cas alpins (61 % des cas alsaciens). Les durées médianes d’hospitalisation sont similaires en région alpine (9 j) et en Alsace (8 j). Mais la sérologie TBE était significativement (p : 0,0078) prescrite plus tardivement en région alpine (j4 post-admission) qu’en Alsace (j1 post-admission). Une sérologie de lyme était toujours réalisée et 1 cas probable de co-infection était rapporté en région alpine. Une méningo-encéphalite était décrite chez 78 % (11/14) des cas alpins et chez 56 % (43/77) des cas alsaciens. Une consultation de suivi a eu lieu pour 57 % (8/14) des patients alpins (M1 à M6) rapportant une asthénie persistante et des troubles mnésiques chez 3 patients.

Conclusion

L’analyse des données 2019 témoigne d’une meilleure connaissance et d’un diagnostic mieux ciblé de la TBE en région alpine, second foyer de TBE en France. Le diagnostic étiologique reste plus précocement évoqué en Alsace. L’exemple alpin illustre la nécessité d’une recherche plus systématique de la TBE en période d’activité du vecteur (avril–octobre).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 50 - N° 6S

P. S110 - septembre 2020 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Enquête de séroprévalence suite à la première transmission vectorielle du zika en Europe
  • F. Franke, H. Noël, G.A. Durand, S. Giron, H. De Valk, G. Grard, P. Chaud, M.C. Paty, I. Leparc-Goffart, A. Decoppet
| Article suivant Article suivant
  • Prophylaxie post-exposition chez les contacts à haut risque d’infection par le virus Ebola : les anticorps monoclonaux spécifiques en utilisation compassionnelle
  • M. Jaspard, S. Juchet, B. Serra, B. Baweye, I. Kanta, M. Camara, I. Modet, J. Ngetse, R. Kojan, D. Malvy

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.