Emergence du second foyer d’endémie d’encéphalite à tique en 2019 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Le virus Tick-borne encephalitis (TBE) est responsable de l’encéphalite à tique, zoonose surtout transmise à l’homme par piqûre de tique du genre Ixodes. En France depuis 2016, le nombre de cas confirmés par an est passé en moyenne de 10 à 20 cas. En 2019, le nombre de cas autochtones rapportés en région Auvergne Rhône Alpes a augmenté. Nous avons étudié si cette augmentation était attribuable à un changement des habitudes de prescription de la sérologie TBE, puis comparé les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des cas autochtones alpins aux cas alsaciens (1er foyer endémique).
Matériels et méthodes |
De 2014 à 2019, 3256 échantillons (sérums ou LCR) de 2993 patients suspects de TBE en France ont été testés (Serion classic TBE virus IgM and IgG ; TBE Enzygnost IgM et IgG Siemens). Les données cliniques ont été recueillies pour classer les patients positifs en IgM et IgG en cas confirmés (critères ECDC). Les données épidémiologiques, cliniques, la durée d’hospitalisation et le délai de prescription de la sérologie ont été analysés.
Résultats |
De 2014 à 2019, 14 cas de TBE ont été confirmés en région alpine dont 5 en 2019 (1 à 2 cas par an entre 2014 et 2018) et 77 cas ont été rapportés en Alsace. Le nombre de sérologies reçues au laboratoire entre 2018 et 2019 issues de la région Auvergne Rhône Alpes et la distribution géographique des prescripteurs, situés surtout en Haute Savoie sont stables. En revanche, d’avantage de sérologies ont été réalisées au cours de la période d’activité du vecteur (avril–octobre) en 2019 (75 % vs 64 % en 2018). Le taux de séropositivité IgM et IgG TBE a significativement augmenté de 1,94 % à 11 % (p : 0,0188) rejoignant les taux habituellement mesurés en Alsace. L’âge médian des cas alpins est de 58 ans (8–87 ans) contre 49 ans (8–74 ans) pour les cas alsaciens. Une piqûre de tique était retrouvée chez 50 % des cas alpins (61 % des cas alsaciens). Les durées médianes d’hospitalisation sont similaires en région alpine (9 j) et en Alsace (8 j). Mais la sérologie TBE était significativement (p : 0,0078) prescrite plus tardivement en région alpine (j4 post-admission) qu’en Alsace (j1 post-admission). Une sérologie de lyme était toujours réalisée et 1 cas probable de co-infection était rapporté en région alpine. Une méningo-encéphalite était décrite chez 78 % (11/14) des cas alpins et chez 56 % (43/77) des cas alsaciens. Une consultation de suivi a eu lieu pour 57 % (8/14) des patients alpins (M1 à M6) rapportant une asthénie persistante et des troubles mnésiques chez 3 patients.
Conclusion |
L’analyse des données 2019 témoigne d’une meilleure connaissance et d’un diagnostic mieux ciblé de la TBE en région alpine, second foyer de TBE en France. Le diagnostic étiologique reste plus précocement évoqué en Alsace. L’exemple alpin illustre la nécessité d’une recherche plus systématique de la TBE en période d’activité du vecteur (avril–octobre).
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Vol 50 - N° 6S
P. S110 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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