Analyse comparative des infections et colonisations urinaires associées au cathéter urinaire et différences entre les recommandations et la pratique clinique - 22/08/20
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Résumé |
Introduction |
Les infections urinaires sont la 1re cause d’infections associées aux soins. Elles sont généralement associées aux cathéters urinaires. Différencier infection (IUAC) ou colonisation (CUAC) associée au cathéter urinaire reste difficile d’où une prescription inappropriée d’ECBU et des traitements anti-infectieux inutiles. L’objectif de ce travail est une comparaison des épisodes d’IUAC et CUAC associée à une évaluation des différences entre les recommandations et la pratique clinique.
Matériels et méthodes |
Les ECBU positifs ont été recueillis sur 3 mois. L’analyse rétrospective des dossiers a été réalisée avec un médecin infectiologue et chaque épisode classé en IUAC ou CUAC suivant les recommandations. La comparaison a été réalisée en analyses uni- et multivariées. La pertinence de la prescription d’ECBU et la conformité des traitements anti-infectieux ont été évaluées par rapport aux référentiels.
Résultats |
Sur 540 ECBU, 374 ont été inclus et classés en 100 IUAC et 274 CUAC. En analyse uni- ou multivariée, aucun facteur de risque n’était spécifiquement associé à l’IUAC. Parmi les symptômes d’infection urinaire, seuls la fièvre (p<0,001), les signes fonctionnels urinaires (p<0,001) et l’asthénie (p 0,008) étaient statistiquement associés aux IUAC. Ce n’était pas le cas pour l’altération du statut mental ou l’hypotension artérielle. Sur le plan biologique, seule l’hyperleucocytose (p 0,015) était significativement associée à l’IUAC mais pas l’insuffisance rénale, ni l’élévation de la CRP. Les patients de plus de 80 ans avaient moins d’épisodes fébriles (p 0,019), une augmentation de l’asthénie (p 0,031) et de l’insuffisance rénale (p<0,001). Les CUAC présentaient une plus grande diversité microbienne et statistiquement plus d’entérobactéries productrices de bêtalactamase à spectre étendu (p 0,01). Les ECBU étaient injustifiés dans 28,3 % (106/374) des cas, principalement des CUAC, avec pour motifs : augmentation isolée de la CRP, retrait du cathéter urinaire, urines malodorantes ou foncées. Un tiers d’entre eux étaient effectués sans prescription médicale. Parmi les 93 IUAC traitées, 83,9 % (78/93) des traitements étaient conformes aux référentiels, 6,4 % (6/93) ne l’étaient pas et 9,7 % (9/93) l’étaient partiellement. Un traitement anti-infectieux a été prescrit pour 26/274 (9,3 %) CUAC.
Conclusion |
Malgré les recommandations, le diagnostic des IUAC reste difficile avec une proportion non négligeable d’ECBU injustifiés et un risque de traitement inutile. Il en résulte l’émergence de bactéries multirésistantes avec un risque de transmission croisée notamment à partir des patients colonisés. Les indications d’ECBU restent méconnues des soignants. Il est important d’améliorer la connaissance des référentiels et cela passe par la formation des soignants.
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Vol 50 - N° 6S
P. S137-S138 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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