Les adénophlegmons en pédiatrie - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
L’adénophlegmon est la suppuration d’un ganglion lymphatique de la chaîne jugulo-carotidienne siégeant dans le territoire de drainage d’une porte d’entrée microbienne en particulier une infection rhino-pharyngée. C’est une complication rare qui se voit essentiellement chez le petit enfant. Un torticolis douloureux et fébrile qui apparaît à la suite d’une angine oriente le diagnostic. Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective menée entre l’année 2017 et 2019 pour décrire les particularités épidémiologiques de cette population.
Résultats |
Il s’agit de 40 patients avec un âge moyen de 3 ans et demi (extrêmes 1 mois et 9 ans) et une prédominance masculine. L’origine urbaine était retrouvée dans 70 % des cas avec une recrudescence en automne dans 47,5 %. La quasi-totalité des enfants avaient une angine traitée par une antibiothérapie non adéquate associée dans la moitié des cas à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le délai de consultation aux urgences était de six jours. Le motif de consultation était l’apparition d’une tuméfaction latéro-cervicale douloureuse de taille moyenne 4cm (entre 2 et 8cm) dans un contexte de fièvre. Cette tuméfaction siégeait à gauche dans 57,5 % des cas avec une peau inflammatoire en regard chez 13,6 % des patients. Des adénopathies satellites étaient trouvées dans 29,6 % des cas. Quatre patients seulement avaient un torticolis fébrile à l’admission. À la biologie, un syndrome inflammatoire biologique était trouvé chez 80 % des patients. L’échographie cervicale était l’examen de première intention pour trente-trois malades et qui confirmait le diagnostic d’adénophlegmon. Un seul patient avait une otomastoïdite associée. L’infiltration de la graisse était trouvée dans 33,3 % des cas et une thrombose de la veine jugulaire interne homolatérale au magma ganglionnaire était trouvé chez un seul patient. La durée moyenne d’hospitalisation était de 6jours (extrêmes 2 et 15jours). L’antibiothérapie de première intention faisait appel à l’association amoxicilline-acide clavulanique en intraveineuse dans 75 % des cas et un relais per os pour une durée totale de traitement entre 10 à 14jours. Le drainage chirurgical était pratiqué chez 6 patients dont l’imagerie montrait d’emblée un abcès associé et on avait recours à une antibiothérapie associant la céfotaxime, la vancomycine et la métronidazole. Pour les formes suppurées une durée totale de traitement était de 3 semaines. L’évolution à long terme était favorable pour tous les patients avec un recul de 2 mois et demi. L’origine tuberculeuse était retenue pour un patient.
Conclusion |
Certes l’adénophlegmon est une complication grave mais une antibiothérapie adaptée sans recours aux anti-inflammatoires non stéroïdiens conditionne l’évolution de l’adénite à la suppuration.
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Vol 50 - N° 6S
P. S159 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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