Épidémie d’oreillons en milieu sportif chez des patients correctement vaccinés - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La vaccination par le vaccin ROR (2 doses à 12 et 18 mois) a permis une réduction drastique de l’incidence des oreillons en France. Cependant plusieurs épidémies ont été rapportées dans des communautés bien vaccinées. Nous rapportons ici une telle épidémie d’oreillons dans un club de Rugby professionnel.
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle, descriptive, rapportant les cas de parotidites bilatérales en rapport avec une infection par le virus ourlien survenus entre novembre 2019 et février 2020 parmi les membres d’un club de Rugby. Vérification du statut vaccinal de l’ensemble des exposés : patients considérés comme bien vaccinés si avaient déjà reçu 2 doses de vaccin (tracées sur le carnet de santé). Les cas présentaient des signes cliniques compatibles avec la maladie. Après élimination des diagnostics différentiels (entérovirus, EBV, CMV, VIH…), le diagnostic d’oreillons avait été finalement porté par la positivité d’une PCR sur prélèvements oropharyngés réalisée au centre de référence (Caen).
Résultats |
Le nombre de personnes exposées était de 57 joueurs, tous âgés de moins de 31 ans (âge moyen : 24,7, âge maximal : 31). Vingt personnels du staff de l’équipe, âgés de plus de 35 ans, ont également été en contact avec des joueurs sans que des cas soient déclarés parmi eux. Le taux de patients correctement vaccinés (2 doses) parmi les joueurs était de 100 %. Au total, 14 joueurs ont présenté des signes d’infection ainsi qu’une compagne de joueur. Les 15 malades étaient tous âgés de moins de 31 ans et ont tous présentés une symptomatologie de parotidite bilatérale initiale avec fièvre. Un des cas a présenté une orchi-épididymite. Pour 3 de ces cas, une confirmation du diagnostic par PCR a été réalisée. Aucun des membres du staff, plus âgés (>35 ans), n’a été infecté.
Conclusion |
Deux doses de vaccins sont recommandées en France pour prévenir les Oreillons. Malgré cela, on note plusieurs cas d’épidémies dans des pays développés dans des communautés bien vaccinées. Plusieurs facteurs semblent favoriser ces épidémies. En premier, une diminution du taux d’anticorps protecteurs avec le temps qui pourrait être améliorée par une injection d’une troisième dose de vaccin de façon systématique à l’âge adulte ou chez des cas contact. Un deuxième facteur pourrait être l’exposition à un inoculum important favorisé par des contacts étroits. On remarque que la plupart des épidémies ont lieu dans des groupes de jeunes adultes avec des contacts très rapprochés. L’immunité post-vaccinale pourrait également être moins efficace que l’immunité post-infectieuse, expliquant que les épidémies d’oreillons touchent plus les populations jeunes. En effet, la plupart des patients de plus de 40 ans ont été infectés par les oreillons dans l’enfance car nés avant la généralisation de la vaccination. Enfin, la plupart des épidémies rapportées chez les vaccinés semblent associées au génotype G, les anticorps vaccinaux étant plus spécifiques du génotype A.
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Vol 50 - N° 6S
P. S184 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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